Des enseignants inquiets de la prochaine organisation scolaire

Par Jean-Baptiste Levêque 5:00 AM - 29 juin 2023
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Monique Brassard, présidente du Syndicat de l’enseignement de Charlevoix. Photo archives

Plusieurs enseignants de l’école Laure-Gaudreault demandent au Centre de services scolaire de Charlevoix (CSSDC) de revoir l’organisation scolaire de la prochaine rentrée. Ils craignent que celle-ci nuise à la réussite des élèves et mène à de l’épuisement professionnel au sein du personnel.

L’équipe enseignante de l’école de Clermont a adressé une lettre au conseil d’administration du CSSDC afin de réclamer une meilleure composition des classes. Selon le plan actuel, il y aurait quatre multi-niveaux et deux chevauchements de cycles. L’une de leurs représentantes, Julie Richard, s’est ensuite adressée directement au c.a. lors de la réunion du 28 juin.

« Je suis sincèrement inquiète pour la vitalité dans nos écoles. Les chiffres ne reflètent pas la réalité. (Sur le terrain), les ratios sont dépassés. Les profs sont à bout de bras », plaide l’enseignante, qui parle ouvertement d’un risque d’épuisement professionnel.

Selon elle, ce type de situation ne concerne pas seulement son établissement. Elle mentionne que « d’autres écoles ont des besoins » similaires. L’enseignante affirme que, dans un tel contexte, il est incohérent d’adhérer au Plan d’engagement vers la réussite proposé par le CSSDC, dont trois objectifs sont de favoriser le bien-être des élèves, d’augmenter la capacité de répondre à leurs besoins diversifiés et d’intensifier la collaboration école-famille.

« Est-ce que le personnel enseignant peut avoir une ressource supplémentaire en 2023-2024? », a-t-elle clairement demandé au conseil d’administration.

Monique Brassard, présidente du syndicat de l’enseignement de Charlevoix (CSQ), a également précisé auprès du c.a. que « la convention collective (des enseignants) est échue depuis le 31 mars dernier. Dans nos demandes syndicales, il y avait celle de retravailler la composition de la classe. La tâche des enseignants est trop lourde, notamment à cause de cela. »

La représentante du personnel enseignant ajoute que « cette année, j’ai senti que l’organisation scolaire était difficile. Des collègues de plusieurs écoles ont l’impression qu’on organise l’année surtout en prévision de si des profs tombent malades. On resserre énormément par rapport à 2022-2023. »

Martine Vallée, directrice générale du CSSDC, reconnait que « les éléments sont préoccupants », mais qu’il y a surtout un enjeu de main-d’œuvre. « Si c’était facile, on l’aurait trouvé la solution », a-t-elle laissé tomber.

À l’heure actuelle, la dg « ne peut pas s’avancer sur une classe supplémentaire, mais l’organisation scolaire est un dossier évolutif jusqu’à la rentrée ».

Mme Vallée évoque enfin « un recul du ministère (de l’Éducation) sur des ressources supplémentaires accordées suite à la pandémie ». Les mesures de relance post-pandémie ne seront pas renouvelées cette année, limitant la possibilité de financer du personnel additionnel.

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