Les saucissons des Viande Bio de Charlevoix n’ont pas la cote qu’auprès des consommateurs d’ici. L’un d’eux a été sacré Meilleur saucisson étranger au concours international Saucicréor tenu en mars à Nouan le Fuzelier, en Sologne.
C’est le saucisson avec du Hercule qui a remporté le trophée du « meilleur étranger » dans la catégorie saucisse sèche créativité originalité. Le saucisson a également reçu la médaille d’or dans cette catégorie.
La récolte s’est poursuivie avec une médaille d’argent pour le saucisson sec aux quatre poivres et une de bronze pour le saucisson sec au cheddar vieilli. Les honneurs rejaillissent aussi sur Laiterie Charlevoix avec deux de ses fromages qui entrent dans la préparation des saucissons.
Les Viandes Bio de Charlevoix avaient soumis neuf produits à ce concours. L’entreprise familiale de Saint-Urbain était en compétition avec des producteurs de la Suisse, la Belgique et l’Espagne dans la catégorie « étranger ».
«Je partage les honneurs avec tous les membres de mon équipe. On pense toujours qu’on fait le meilleur produit. Des prix comme ceux-là, ça conforte dans ce qu’on fait et ça aide à ça donne une idée de la direction à suivre pour le futur. Ce sont des professionnels du milieu qui ont évalué nos produits. Ça aide à évoluer », résume Damien Girard.
Le président des Viandes Bio ne se voyait pas comme un « extraterrestre » à ce concours tenu en France où la production de saucisson est très traditionnelle comparativement à la sienne. « Nous, nous sommes à l’étape de peaufiner nos produits. Dans un concours comme celui-là, j’apprends », mentionne-t-il.
Il existe peu de modèles intégrés comme celui de la famille Girard. La production commence par les semences dans les champs jusqu’aux recettes élaborées au centre de transformation. Le succès n’est pas le fruit du hasard, mais bien des efforts et du temps consacré à vouloir demeurer parmi les meilleurs. « Tout part du porc. On en produit un bon », confie avec humilité le producteur qui a récemment aidé des Espagnols faire du saucisson.
Ce n’est pas étonnant que la compagnie Lallemand ait approché les Viandes Bio de Charlevoix pour tester un produit qui entrera dans la fabrication d’agent de conservation. « Il a été développé en Europe par une compagnie d’ici. Nous, on a éliminé l’usage du nitrite il y a un moment. On recherche un produit sans saveur. Pour l’ensemble des consommateurs, rien n’est perceptible. Comme je le disais, je suis dans le « fine tuning » », renchérit Damien Girard.
60 % des porcs élevés par les Viandes Bio de Charlevoix sont dédiés à la production des saucissons. 150 000 kilos sont produits annuellement. « Il y a de la compétition au Québec. Chaque consommateur qui découvre un saucisson artisanal est susceptible de gouter aux miens », termine-t-il.
