Tourisme Charlevoix vise un modèle durable

Par Dave Kidd 6:00 AM - 10 avril 2023
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Credit photo Tourisme Charlevoix/André-Olivier Lyra

Tourisme Charlevoix se donne cinq ans pour faire de notre région l’une des trois du Québec citées comme modèle en matière de perception sur le développement durable. Sa récente planification stratégique à laquelle résidents, touristes et propriétaires d’entreprises ont collaboré est orientée dans cette direction. 

Plus de 800 personnes ont contribué à la réflexion d’un plan quinquennal qui sera dévoilé le 27 avril. Le haut taux de participation n’a pas donné des idées aux antipodes, souligne le directeur général de Tourisme Charlevoix, Mitchell Dion. « Tous ceux qui ont participé avaient la même vision », admet-il.

La même vision ne veut pas obligatoirement dire les mêmes enjeux. Par exemple, les résidents ont parlé de la cohabitation et des répercussions de l’industrie touristique. S’ils reconnaissent que le tourisme est un moteur économique important, ils désirent que le niveau de leur qualité de vie ne diminue pas. Ils ont aussi soulevé certaines situations comme la circulation, la pénurie de logements et le fait que certains endroits sont hors de prix pour eux.

Les touristes qui ont accepté de s’impliquer dans l’exercice ont vraiment la nature à cœur. Ils déploraient le manque d’information sur la fragilité des espaces naturels et voulaient connaître leur impact sur la région. 

Le développement durable est un autre terme qui bien souvent est galvaudé. C’est à la mode de l’utiliser surtout lorsqu’on veut passer pour plus vert que vert. On sait tous qu’une mode finit par passer. Dans développement durable, le dernier mot fait justement toute la différence.

Au Québec, le développement durable s’entend donc d’« un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Le développement durable s’appuie sur une vision à long terme qui prend en compte le caractère indissociable des dimensions environnementale, sociale et économique des activités de développement », lit-on sur le site du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. 

Le virage développement durable ne se prend pas parce que l’étoile de Charlevoix a pâli dans le firmament des régions touristiques du Québec. « On a encore la cote. Quand je nomme Charlevoix, ça soulève encore de l’admiration. On reste une étoile du Québec », admet Mitchell Dion.

Cela dit, comment applique-t-on ça dans le contexte où Charlevoix est prisée par les touristes et que les possibilités de développement sont différentes d’une municipalité à l’autre? Quatre enjeux stratégiques sont dégagés : la gestion de la saisonnalité, les flux touristiques concentrés (les pointes estivales), la sensibilisation et un sain développement touristique.

« On vise un tourisme durable et responsable. Ça passe par des projets ancrés dans le milieu avec peu d’impact sur l’environnement. Il y a encore de la place pour du développement, mais il ne faut pas se créer des besoins. Des efforts de consolidation sont aussi à faire pour consolider des entreprises existantes », explique Mitchell Dion, qui voit le virage du développement durable comme un compromis entre « développement et protection ».

L’exercice conduit par Tourisme Charlevoix ne finira pas dans une belle bibliothèque dans le bureau du DG de l’organisation puisqu’il s’agit de la planification de la « destination » Charlevoix. 

« Nous avons une région d’exception à développer et à protéger. Avant, la planification stratégique était notre affaire, aujourd’hui elle concerne tous les intervenants. Tourisme Charlevoix ne fera pas tout », lance Mitchell Dion, qui annonce déjà que « le suivi sera aussi sérieux que la démarche comme telle ».

Dans toute cette planification, il y a des éléments externes qui viennent ajouter beaucoup de pression sur les tenants de l’industrie. Main-d’œuvre et logement sont des enjeux qui freinent le développement quand ils ne freinent tout simplement pas les opérations courantes. 

Cent fois sur le métier…

Le plan de Tourisme Charlevoix est du béton malléable. Le fond est immuable, mais la forme peut être modifié. « Ce n’est pas un plan qui prévoit des immobilisations. Nous sommes plus dans

les considérations. Si dans deux ans, une nouvelle tendance se dégage, nous l’adapterons. L’agilité est importante. Je le répète, l’effort de tous est important pour atteindre les cibles fixées », soutient Mitchell Dion.

1 000 000 de visiteurs

Annuellement de 700 000 à 1 000 000 de touristes s’amènent dans Charlevoix. Au Québec, toutes les régions sont en compétition les unes contre les autres.

Ici, notre territoire et sa nature font tellement la différence depuis quelques années. « 75% des touristes pratiquent une activité pédestre durant leur séjour », indique le directeur général de Tourisme Charlevoix.

Quant aux retombées, les chiffres datent et ne sont pas tellement fiables. 240 M$ est le poids de cette activité économique en… 2019. Le nombre d’emplois touristiques dans la région varie de 3 500 à 4 500 selon les sources consultées par le directeur de Tourisme Charlevoix.

Où, quand et comment?

La présentation de la planification stratégique s’effectuera le 27 avril à 16 h 30, au Pavillon Joseph-Rouleau du Domaine Forget. Près de 100 personnes ont déjà réservé un siège. Il faut obligatoirement s’inscrire en allant sur atrcharlevoix.com d’ici le 17 avril

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