Alors que l’accès aux soins de santé demeure un enjeu majeur dans la région, deux acupuncteurs se sont récemment installés dans Charlevoix. Pour Carl Fournier et Lily Pelletier, cette pratique reconnue, mais encore méconnue, est une alternative scientifique aux soins conventionnels.
Carl Fournier vit à Saint-Irénée et y pratique l’acupuncture depuis janvier. Lily Pelletier s’est installée à Baie-Saint-Paul en décembre et vient d’ouvrir sa clinique. Le nombre d’acupuncteurs dans la région a quasiment doublé en quelques mois, passant de trois à cinq.
Aucun des deux n’est novice pour autant. Carl Fournier cumule 32 ans d’expérience et Lily Pelletier 24 ans. Tous deux pratiquaient en milieu urbain (Montréal et Saint-Jérôme) et ont choisi un milieu de vie et de travail complètement opposé.
« Je suis venue dans Charlevoix pour ralentir le rythme, pour la beauté, le plein air. Le contact avec la nature est ma priorité. Les gens ont plus le sourire. Le bien-être collectif est élevé ici », explique Lily Pelletier. De son côté, Carl Fournier a eu un véritable coup de cœur. « C’est la plus belle place au monde, il y a une bonne énergie. »
L’énergie, justement, est précisément ce sur quoi travaillent les acupuncteurs. « Les physiothérapeutes, chiropracticiens et ostéopathes interviennent sur la structure. Un acupuncteur travaille sur l’énergie, autant psychologique que physique », décrit Carl Fournier.
« L’acupuncture stimule les capacités naturelles du corps à s’autoguérir », ajoute Lily Pelletier. « C’est toujours bien de l’essayer avant de prendre de la médication », clament les deux professionnels.
Composante de la médecine chinoise, la plus ancienne du monde, l’acupuncture traite de multiples maux : douleurs, tendinite, dépression, anxiété, allergies, problèmes liés à la grossesse, la ménopause ou encore les changements de saison, et bien d’autres.
« C’est reconnu par l’Organisation mondiale de la santé comme un excellent anti-inflammatoire », déclare Carl Fournier. Lily Pelletier ajoute que dans les cas de cancer, « ça diminue les nausées, les vomissements, l’anxiété, la fatigue et les douleurs induites par la chimiothérapie ».
Peur des aiguilles?
Les acupuncteurs sont reconnus comme des professionnels de première ligne en santé, mais les préjugés sur leur pratique demeurent tenaces. L’utilisation d’aiguilles n’y est pas étrangère. Et pourtant, cela n’a rien d’un rite vaudou.
« L’acupuncture n’est pas une croyance », déclare Lily Pelletier. « Les aiguilles sont pleines, aucune substance n’y est injectée et elles ne laissent pas de marque sur la peau. Elles sont stériles et à usage unique, elles libèrent de l’énergie cellulaire et des neurotransmetteurs à action relaxante et analgésique. C’est scientifique! »
« Un acupuncteur est comme un médecin. Nous avons un ordre professionnel. Nous sommes environ 900 au Québec. C’est le gouvernement qui nous forme », dit Carl Fournier, faisant référence au programme de Techniques d’acupuncture donné au Cégep, sur une durée de trois ans.
« Nous sommes demeurés un service essentiel durant la COVID. Même les vétérinaires peuvent pratiquer l’acupuncture. Et un chien ne peut pas avoir d’effet placebo! », s’amuse à dire Lily Pelletier. « De plus en plus de médecins réfèrent en acupuncture, mais il y a encore du travail à faire », reconnait-elle.
Un métier fait avec passion
Même après des années de pratique, les deux acupuncteurs ont les yeux qui brillent lorsqu’ils parlent de leur métier.
« Je voulais être un médecin des années 20. J’ai eu des picotements dès mes premiers jours d’école. Je garde la même énergie depuis ma première journée de travail », raconte Carl Fournier.
« J’adore traiter les enfants. Je leur dis que j’ai des petits cheveux verts (en parlant des aiguilles). Tout est dans l’approche », croit Lily Pelletier.
L’acupunctrice utilise d’ailleurs une approche de sensibilisation auprès de ses patients, notamment sur l’environnement. Elle a même marqué une pause dans sa carrière pour des études universitaires en Éducation relative à l’environnement.
« Notre mode de vie crée beaucoup de problèmes de santé. C’est important de ralentir le rythme et parfois de remettre en question nos habitudes. La santé va avec notre qualité de vie et notre environnement », conclut-elle.
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