Le stratège en chef et économiste du Groupe Banque Nationale était de passage dans Charlevoix jeudi matin. Martin Lefebvre affirme que « le pire est derrière nous, mais que la prudence est de mise ».
Devant près de 75 personnes réunies au Germain Charlevoix, à Baie-Saint-Paul, pour une conférence sur la situation économique et les marchés, il a rappelé que « la chaussée demeurera glissante en 2023 et que ce ne sera pas le temps d’être cowboy ».
L’économiste de la BN a rappelé que l’inflation a atteint son plus haut sommet en 40 ans. « La situation s’est améliorée, mais demeure fragile. Les chaines d’approvisionnement se stabilisent, mais l’inflation dans les services est encore élevée et cause de l’incertitude », affirme Martin Lefebvre.
Il s’attend à une déflation des biens de consommation, de la nourriture et de l’énergie au milieu de 2023. « On pense que le taux directeur des banques centrales montent jusqu’à 5%. Notre prévision est une stagnation. La croissance économique sera nulle. On s’attend à ce qu’elle soit au beau fixe. Toutefois, le pire est passé », a-t-il mentionné.
Son confrère Pierre Éloi Laurin, gestionnaire de portefeuille en chef, est revenu sur l’année turbulente sur les marchés qui s’achève. « Le marché est en hausse depuis 12 ans. Il y a eu une forte croissance des portefeuilles. Après 12 ans de marché haussier, il fallait s’attendre à ce que la loi de la moyenne nous rattrape. Il faut regarder l’horizon d’investissement. Les rendements sont de l’ordre de 7 à 10 %. Avec un pas de recul, on est dans le positif », dit-il.
L’expert, qui dirige une équipe qui gère 6 milliards $, a mentionné que la tendance à long terme « monte ». Il a rappelé que la question que les investisseurs doivent se poser est : quel est mon seuil de tolérance au risque? Ensuite, vous dosez votre portefeuille. Personne n’a une boule de cristal pour prédire quand on doit vendre ou acheter. Par exemple, la sortie de la COVID a été très rapide ».
Les deux spécialistes s’entendaient aussi pour dire que les banques centrales ont trop attendu avant de hausser le taux directeur. Ils pensent qu’il pourrait monter encore un peu avant de redescendre quelque part en 2023.
