Première manifestation contre le géoLAGON

Des étudiants du Centre d’études collégiales en Charlevoix ont érigé ce matin un village touristique symbolique pour manifester contre le projet de géoLAGON Charlevoix. Ils souhaitent sensibiliser l’ensemble des Charlevoisiens aux effets néfastes du projet.

Dès 7h30, les 17 étudiants du cours Enjeux sociaux et altermondialisation occupaient une partie du stationnement du Centre d’études. Chaque case de stationnement représentait un chalet du Soleils Village, le projet de développement résidentiel entourant le lagon.

Des pancartes avec des inscriptions telles que « Interdit aux pauvres » ou « Couper des arbres pour un développement durable » accueillaient les étudiants et professeurs arrivant au Centre. Les jeunes manifestants, sourires aux lèvres, leur expliquaient la raison de leur présence.

« Dans le cadre de notre cours, on devait faire une action politique sur un enjeu qui nous tient à cœur. On en a débattu en classe et ce projet-là rejoignait tout le monde », explique l’étudiante Gaya Lavoie-Castaignède.

« On souhaite dénoncer l’impact écologique du projet », continue sa collègue Maude Forgues. « On va décimer une forêt et créer un lac artificiel. C’est plus néfaste que d’autres choses. »

Une autre étudiante, Marguerite Murray, renchérit : « Ce n’est pas parce qu’un projet est carboneutre qu’il est nécessairement écologique. Je ne peux pas croire qu’il n’y aura aucun impact sur l’environnement. Comment une déforestation d’une telle ampleur peut se justifier écologiquement? »

Les étudiants n’apprécient pas non plus la place du projet dans la communauté. « Le prix des chalets est astronomique, ce ne sont pas les Charlevoisiens qui vont en profiter », dit Marguerite Murray.

Gaya Lavoie-Castaignède ajoute que « près de la moitié des terrains du Soleils Village sont déjà vendus, alors que beaucoup d’accords sur la faisabilité et l’acceptabilité du projet n’ont pas encore été signés. »

Les étudiants croient aussi que le récent prix en développement durable attribué au projet n’est que du greenwashing. « Ce prix est illégitime » affirme Marguerite Murray. « L’organisme qui l’attribue, Business Intelligence, n’est composé que d’entrepreneurs. Ce prix n’est pas certifié par des organismes écologiques. »

Alors que le projet de géoLAGON essuie déjà de nombreuses critiques, les étudiants du Centre d’études espèrent que cette action ajoutera un poids dans le positionnement des élus sur le projet. « Si ils voient que la population, dont les jeunes, sont contre, ils vont le prendre en compte », termine Marguerite Murray.

Avant de rentrer en classe, les manifestants ont distribué des faux « tickets » sur les voitures du stationnement. Chacun représente la facture monétaire et morale d’un chalet au géoLAGON.