Partys de bureau: ça brasse au resto

Par Karine Dufour-Cauchon 6:15 AM - 8 Décembre 2021
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Vendredi, la salle à manger du Restaurant Allegro était remplie par des équipes de travail de la région venues festoyer.

À l’approche d’un deuxième temps des fêtes sous le joug de la pandémie, les règles sanitaires qui s’appliquent aux rassemblements entre amis et collègues de travail s’avèrent plus permissives qu’en 2020. Et les restaurateurs en profitent, alors que les réservations pour les partys de bureau vont bon train!

Les salles à manger des restaurants de Charlevoix s’animent en décembre. D’Est en Ouest, plusieurs restaurateurs rapportent afficher complet.

Jean-François Dumais.

Vendredi 3 décembre, l’ambiance était à la fête au Restaurant Allegro de La Malbaie. Cinq groupes étaient en train de festoyer. Jean-François Dumais, propriétaire, soutient que les clients sont très enthousiastes à l’idée de se retrouver pour un repas et un (ou plusieurs) verre. «Ils ne sont pas déchaînés, mais pas loin!», lance-t-il à la blague.

Les soirées sont toutes complètes. «On a des groupes de 100 personnes, parfois plusieurs petits groupes. Depuis le 19 novembre, le restaurant roule à plein régime. Les gens se sont pris tôt cette année. Ils sont vraiment contents de sortir, on sent qu’ils s’ennuyaient de cela. C’est comme si cela faisait deux ans qu’on ne faisait plus rien, qu’on était enfermés, et qu’on ouvrait la porte soudainement», déclare-t-il.

Du côté du Diapason, à Baie-Saint-Paul, le public aussi est au rendez-vous, confirme Ève Soulard, copropriétaire.

Le traiteur pour les non-vaccinés

Que se passe-t-il quand les entreprises comptent parmi leurs rangs des personnes non vaccinées? Pour éviter l’exclusion des personnes sans passeport vaccinal, des employeurs optent pour une célébration à l’extérieur des salles à manger des restaurants.

Les services de traiteur font donc de bonnes affaires, comme en témoigne le co-propriétaire du Resto-Pub Belles et Bum de La Malbaie, Érick Tremblay, qui multipliera les livraisons de boîtes-repas.

«Il y a des gens qui ne sont pas doublement vaccinés au sein de certaines entreprises. À partir du moment où l’on choisit un restaurant pour faire son party, il y a comme une «auto-exclusion» qui se fait. Il y a des entreprises qui optent davantage pour des traiteurs. Les gens nous appellent en nous disant que c’est une des raisons pourquoi ils préfèrent se réunir en résidences privées ou directement dans leur espace de travail», confie M. Tremblay.

Un autre entrepreneur, du même nom que «le Bum», a beaucoup de clients à l’arrivée des Fêtes. Spécialité Méchoui Éric Tremblay, qui est aussi traiteur, recevait, à pareille date à leur ouverture en 2020, des appels pour les petites familles. Sa conjointe Vicky Fortin rapporte que leur calendrier de commandes est complet le 24 décembre et les vendredis et samedis. Cette année, les demandes se font davantage pour des groupes de 10 à 15 personnes.


«Pour les réservations, c’est très bon. Nous en avons jusqu’au 7 janvier. Il y a quelques partys de bureau sauf que les gens doivent demeurer assis. Ce n’est pas comme de vrais partys, étant donné que nous fermons à maximum 23 h. On parle davantage de soupers de Noël », soutient-elle.

Anthony Dufour, ou le «Tony» du restaurant Tony et Charlo, confirme que l’arrivée du variant Omicron en inquiète quelques-uns quand vient le temps de réserver au bout du fil.

« Je les ai rassurés. Toute mon équipe a reçu les deux doses du vaccin et nous respectons les mesures sanitaires. J’ai aussi prévu d’ajouter plus d’employés sur le plancher. Cela permet de diminuer la pression. »

Il soutient que décembre 2021 est similaire à ses années d’opération régulières. L’offre de quiz et de karaoké est appréciée, termine-t-il.

Pas de Nez rouge, pas de problème!

Après une soirée arrosée entre collègues, le service de raccompagnement offert par Nez Rouge était apprécié. Cette année, des alternatives devront être trouvées pour revenir à la maison en toute sécurité.

Pour le Tony et Charlo, l’absence de service de raccompagnement n’est pas un problème étant donné que le restaurant est situé au centre-ville. Deux compagnies de taxi desservent Baie-Saint-Paul. Le propriétaire constate que «les gens se responsabilisent» et boivent davantage de cocktails sans alcool.

Du côté du centre-ville de La Malbaie, Érick Tremblay, du Resto-Pub Belles et Bum, soutient que ce n’est pas une question qui préoccupe les groupes qui réservent.

Au Diapason, on aimerait bien offrir un service de raccompagnement, mais les employés se font déjà rares dans le domaine de la restauration. Ils sont déjà bien occupés dans les cuisines et les salles à manger…

Incertitude? Pas de pub

Si les clients sont au rendez-vous, les mesures sanitaires donnent tout de même le ton aux soirées festives. On sait que les règles à suivre sont appelées à changer dans les prochains jours. Au moment d’écrire ces lignes, un point de presse du ministre de la Santé Christian Dubé sur la question était prévu, mais le moment de l’annonce n’était pas précisé.

Les restaurants peuvent recevoir les groupes de 10 personnes par table. Ces tables doivent être séparées les une des autres d’un minimum d’un mètre. Les clients doivent montrer une preuve de double vaccination contre la COVID-19 et porter le masque lorsqu’ils se déplacent.

France Dufour et Patrick Emond.

Ces règles changeantes n’ont pas donné envie à France Dufour et Patrick Emond, propriétaires des restaurants L’Orchidée et Bistro 245 de La Malbaie, de faire de la publicité spécifique pour les partys de bureau.

«La situation était tellement incertaine que nous n’avons pas fait de publicité pour les partys. Des entreprises se sont présentées d’elles-mêmes et ont réservé. Nous ne voulions pas forcer la note, car si les gens n’ont pas le droit de danser ni de bouger, ça fait des drôles de partys de bureau. On est quand même presque complet», déclare Mme Dufour.

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