Controversée expédition de vélo/hélico au mont des Morios: le président de l’Association du territoire libre se défend

Par Emelie Bernier 8:00 AM - 20 octobre 2021
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Voici une image tirée du site trip-usa-canada.com, qui indique même les meilleurs endroits où tenter votre tente.

Le président de l’Association loisirs, chasse et pêche du territoire libre-secteur Pied-des-Monts Gaëtan Girard est au mont des Morios ce qu’Eudore Fortin est à la Traversée de Charlevoix. Tout le bruit engendré par les excès des deux dernières années fait craindre à ce défricheur de voir « sa » montagne lui glisser entre les doigts.

Le projet du Backyard a été porté à l’attention de M. Girard par ses protagonistes. Même s’il « n’était pas chaud à l’idée », il estime qu’il n’était pas en mesure de leur interdire de le mener à bien.


«Je n’ai pas de permission à donner, ce n’est pas chez nous. On est locataire, on paie un bail pour les sentiers. Mais si vous vous pétez la gueule, vous vous arrangerez », résume M. Girard, visiblement peu chaud à l’idée de faire fois de plus les nouvelles.


Il faut dire que le mont des Morios est sur la sellette depuis quelques années. Les blogueurs plein-air en ont abondamment vanté les beautés, créant un engouement certain, avec les effets négatifs subséquents.

La journaliste Marie Tison de La Presse a ouvertement déploré les impacts ravageurs du camping sauvage sur l’écosystème fragile du populaire sommet.

M. Girard redoute les effets de cette publicité négative. « Oui, je trouve qu’il y a de l’abus, mais ce que je crains, c’est qu’ils décident de « sacrer » ça en parc. Et là, on va tout perdre», lance M. Girard, l’émotion à fleur de peau. « Je suis tanné. Personne fait attention. L’autre jour, on a ramassé une poche de 40 kg de déchets, 3 sacs de couchages avec des capuches… Pas facile à descendre.»
Le territoire tatoué sur le cœur, il craint que l’association soit tassée, après tous les efforts investis.

L’expédition cycliste est-elle la goutte d’eau qui pourrait faire déborder le vase?

« C’est un feu terrible pour une étincelle. Je ne suis certainement pas d’accord avec ça et après, ils s’en vantent sur Facebook. Mais comment tu les arrêtes? Ils l’ont essayé, ça va se calmer. S’il faut monter avec le bicycle sur le dos, ce sera une autre affaire… Il y a en a des sentiers de vélo, ils n’en ont pas assez grand? »

Il y a quelques années, l’association vendait à peine quelques centaines de cartes de membre (non obligatoire pour accéder au territoire) annuellement.

En 2021, 11 000 personnes se la sont procurée, un chiffre qui sera très certainement dépassé cette année.
Selon Gaëtan Girard, les jours de frénésie sur sa montagne chérie sont toutefois comptés. « Tout le monde est après cette montagne-là parce que c’est la plus belle. Avec la pandémie, le monde a voulu sortir de la ville. C’est fou raide, mais ça va se calmer. Ça va revenir à la normale, les gens vont aller ailleurs. »


Il persiste à croire que l’association est à sa place. «Tout le monde nous surveille parce qu’on se débrouille… Tant qu’on va être capable de tenir, on va tenir. On est 9 administrateurs, on a de la relève. Quand on lâchera, vous ferez ce que vous voudrez », conclut âprement l’homme de 68 ans qui arpente et aménage la montagne depuis 1969.

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