Élections fédérales : les attentes des élus de Charlevoix

Par Karine Dufour-Cauchon 3:30 PM - 25 août 2021
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La mairesse Odile Comeau en convocation de presse lors de sa nomination comme préfet de la MRC de Charlevoix-Est, juillet 2020.

Quel est pour vous l’enjeu numéro un de l’élection fédérale 2021? Nous avons posé la question à des élus de Charlevoix pour prendre le pouls de leurs attentes face à cette campagne électorale.

Odile Comeau, mairesse de Saint-Irénée et préfet de la MRC de Charlevoix-Est

Pour ceux qui croiraient que le fédéral a peu d’importance pour le palier municipal, détrompez-vous! Odile Comeau a plusieurs dossiers qu’elle entend avoir un appui du prochain gouvernement fédéral.

C’est d’abord pour le développement régional qu’elle compte sur la présence d’Ottawa. Les différents ministères fédéraux seront des bailleurs de fonds pour plusieurs chantiers de vitalisation qui sont à venir.

Avec les maires et mairesses de l’est, elle vient de terminer la mise en place de la Planification stratégique des cinq prochaines années pour le territoire. Les programmes fédéraux seront très importants pour que les projets qu’il contient deviennent réalité, insiste Mme Comeau. Elle cite à titre d’exemple le projet de l’Espace Hubert Reeves, qui relira patrimoine, développement technologique et culture.

L’élue de Saint-Irénée soutient que la présence du fédéral pour la réfection d’infrastructures locales est très importante. La présence financière par le biais de certains programmes est primordiale à plusieurs réalisations.

«Aussi, on espère que le fédéral continuera de donner les appuis financiers à la province. L’assurance-emploi et la pénurie de main-d’œuvre seront des dossiers importants. Finalement, on est en déficit d’emplois fédéraux dans Charlevoix. C’est-à-dire que si l’on fait un calcul en proportions s’il y avait des employés fédéraux répartis sur le territoire, on serait en déficit de plus de 100 emplois. Serait-il possible de décentraliser des services ou d’encourager le télétravail en région?», indique-t-elle en terminant.

Claudette Simard, mairesse de Saint-Urbain et préfet de la MRC de Charlevoix

La préfet soutient être d’abord une citoyenne qui se serait passée des élections fédérales en septembre. Tout comme elle, un Canadien sur deux indique qu’il «n’a pas la tête aux élections», selon un sondage Léger , publié dans la semaine du 13 août.

Même si elle ne croit pas les élections nécessaires à ce moment-ci, Mme Simard a quand même une liste d’attentes à faire valoir au prochain gouvernement fédéral. Comme pour ses collègues, l’environnement et les infrastructures sont dans les rangs.

Elle attendra toutefois des réponses quant à la sauvegarde des goélettes du Musée Maritime de Charlevoix. «Ces goélettes sont un bien patrimonial reconnu. Je pense qu’au niveau du patrimoine, le gouvernement a un travail à faire à ce niveau-là», déclare-t-elle.

Les enjeux de couverture cellulaires sont aussi à son ordre du jour.

Jean Fortin, maire de Baie-Saint-Paul

Le maire de Baie-Saint-Paul sépare ses attentes pour la prochaine députée et le futur gouvernement.

D’abord, pour la prochaine personne élue, ce qui comptera sera la façon dont elle représente les intérêts de Charlevoix sur la scène fédérale. «Ce sera important qu’elle fasse valoir la région selon les enjeux qui nous touche nous», indique d’abord le maire sortant de Baie-Saint-Paul.

Il a à cœur l’environnement, l’aide aux infrastructures municipales, la culture, mais par-dessus tout la relance post-pandémique.

«Un jour on va en sortir. Comment on en sort de la façon la plus correcte possible, comment on va s’en sortir de façon économique, sociale. La question de l’emploi, du recrutement de la main-d’œuvre et l’immigration jouent un rôle important aussi», ajoute M. Fortin.

Il précise que l’accès au logement devrait être à l’ordre du jour. Après tout, le phénomène ne touche plus seulement les centres urbains, mais aussi les régions, de plus en plus populaires pour les travailleurs et nouvelles familles.

« On le sent, il y a de plus en plus de gens qui veulent venir vivre en région, s’y installer, mais on n’a pas toujours une offre de logements et d’habitations adéquates pour les accueillir», termine l’élu.

Patrick Lavoie, maire de Saint-Hilarion

Pour le maire de Saint-Hilarion Patrick Lavoie, la relance économique qui suivra la crise de la COVID-19 est plus importante que tout. Peu importe qui sortira vainqueur de cette élection, il appelle à la collaboration.

«On ne se le cachera pas, nous sommes en pleine pandémie, les enjeux sont surtout vers la relance. Elle doit se faire dans les meilleures conditions possibles. On sait que nous avons présentement un gouvernement minoritaire, si ça se reproduit il faudra à un moment donné que cette crise-là soit gérée quand même comme tous les autres dossiers. Les priorités du pays passent au-dessus des convictions politiques de chacun des partis indépendamment », lance-t-il.

Michel Couturier, maire de La Malbaie

«Nous sommes en pleine lutte à la vitalisation dans Charlevoix-Est, entame le maire de La Malbaie. Le gouvernement du Québec a pas mal fait sa part, je m’attends à ce que le Canada donne un coup de main aussi».

Il parle entre autres de participer à la mise en place d’un pôle de développement numérique dans sa municipalité, dans les cartons depuis la dernière année.

Pour lui, l’essentiel est que le prochain gouvernement reste réceptif aux projets et aux enjeux régionaux.

«Tout ce que je veux, c’est qu’il soit présent, accessible, et qu’il nous soutient dans nos luttes et nos combats que nous avons à mener. On veut que cela continue, qu’ils restent proches. Car c’est un palier qui est important ou il y a beaucoup de moyens», lance M. Couturier. 

Sylvain Tremblay, maire de Saint-Siméon

Le maire de Saint-Siméon n’a pas beaucoup d’attentes de cette élection. Son souhait sur le long terme serait de faire revivre le Parc marin Saguenay-Saint-Laurent, qu’il qualifie de presque abandonné par le fédéral.

Cette institution mise en place il y a une dizaine d’années semble stagner, déplore-t-il. «On a un parc marin fédéral, mais on ne fait pas d’activités, on ne fait pas de développement avec cela. Moi ça me touche, car je ne peux pas avoir de croisières aux baleines dans mon secteur. On nous avait fait de belles promesses à l’époque», indique-t-il.

Finalement, il espère que la question du «trou noir» de l’assurance-chômage soit réglée un jour.

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