Conflit chez Olymel : nos producteurs porcins subissent des conséquences

Par Lisianne Tremblay 11:23 AM - 20 août 2021
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Les producteurs porcins de Charlevoix subissent les contrecoups du conflit entre les syndiqués et Olymel. Photo istock

La situation est très difficile pour les producteurs porcins de Charlevoix, qui se retrouvent avec beaucoup plus de porcs dans leur établissement alors que les abattages ont cessé depuis le mois d’avril en raison du conflit entre le syndicat et l’abattoir Olymel de Vallée-Jonction.

Le producteur de porcs Keven Gauthier se sent pris entre l’arbre et l’écorce. « Nous prenons soin de ses animaux chaque jour. J’ai environ le double de porcs que ce que j’ai en temps normal. Notre ventilation n’est pas adaptée pour cela. Nos truies continuent de mettre bas. J’ai essayé de vendre des porcelets aux États-Unis, mais c’est compliqué. »

«C’est très long ce conflit de travail et on n’a pas d’autres solutions. Le meilleur indicateur pour nous c’est le gain moyen quotidien. Mes porcs ont moins grossi durant l’été en raison de l’entassement et de la canicule. Cela nous occasionne déjà des pertes lorsque le poids de l’animal est trop élevé. »

 Jacynthe Gagnon, présidente de l’UPA de la Capitale-Nationale dénonce aussi cette situation qui va à l’encontre de la loi sur le bien-être animal.  « La canicule ce n’est pas fait pour les porcs puisqu‘il ne transpire pas. Les producteurs doivent les entasser alors qu’ils sont de plus en plus gros, ce qui crée un stress épouvantable. Les naissances se poursuivent donc les bâtiments manquent d’espace. Je n’ai pas de mot, il n’y a aucun respect envers les producteurs

Plus de 150 000 porcs en attente

Le nombre de porcs sont en attente pour le chemin de l’abattoir continue d’augmenter. Il serait de plus 150 000 selon les Éleveurs de porcs du Québec, ce qui est du jamais vu.

« Au début de la pandémie il y avait 110 000 porcs en attente. Étant donné que c’est un service essentiel, les abattoirs sont demeurés ouverts, ce qui a permis de diminuer le nombre à 34 000 porcs. C’est inadmissible un conflit de travail qui dure si longtemps. Pour les producteurs, la chaîne est brisée. Il n’y a pas d’autres recours. Les employés auraient pu avoir un moyen de pression qui permettrait par exemple d’effectuer 50 % des abattages au lieu de les arrêter complètement », ajoute Mme Gagnon.

Précisons que les syndiqués ont refusé à 57% l’entente de principe présentée par l’exécutif syndical le 17 août. Le ministre du Travail Jean Boulet a annoncé la nomination du médiateur, Jean Poirier le lendemain.

Les Éleveurs de porcs du Québec, dont ceux de la Beauce, ont interpellé le premier ministre du Québec, François Legault afin qu’il intervienne pour favoriser un règlement dans ce conflit, qui perdure.

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