Les éducatrices en milieu familial se sont adaptées de différentes façons à la pandémie

Par Lisianne Tremblay 8:55 AM - 10 juin 2021
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Mélanie Brassard a sa garderie en pleine nature à La Malbaie. Photo : Courtoisie

Les éducateurs et éducatrices des milieux familiaux des enfants de moins de cinq ans ont su s’adapter aux exigences de la pandémie afin que les enfants en ressentent le moins d’impact possible. Le Journal dresse un portrait de trois milieux de Charlevoix.

Dans la forêt
Mélanie Brassard de La Malbaie a fait un grand changement puisque les huit enfants ont maintenant leur milieu familial dans la nature.


« Avant la pandémie on allait beaucoup dehors, mais là on s’amuse dans le bois et on n’apporte même pas de jouets. Ils ne connaissent pas la pandémie puisqu’on est dehors. Les enfants sont beaucoup plus libres. Cela demande un certain équilibre pour s’y rendre et même les plus petits sont super bons. Tous les apprentissages se font dans la forêt », explique-t-elle.


L’éducatrice a installé des balançoires, une cabane et un carré de sable. Cela suffit pour que les enfants s’amusent et aient du plaisir. Le milieu de vie est beaucoup moins restrictif. « Nous partons à 9 h chaque matin et nous revenons à la garderie pour le dîner et la sieste. Les enfants ont hâte de partir », détaille Mme Brassard.


En comparaison avec un service de garde à l’intérieur, la gestionnaire dit avoir moins d’interventions à faire dans cette formule réinventée.

« Ils apprennent à respecter la nature et ont toujours de belles histoires à raconter à leurs parents. C’est un bon moyen de développer leur imagination et de les rendre plus autonomes. Ils reviennent sales, mais tellement heureux. J’ai aussi beaucoup moins d’intervention à faire que lorsque nous sommes à l’intérieur », souligne Mme Brassard, qui réussit à leur transmettre sa passion pour la forêt.

La garderie de Jessica Bergeron à Petite-Rivière-Saint-François.

Des ajustements
Jessica Bergeron a sa garderie à Petite-Rivière-Saint-François depuis 2011.
« Les mesures sanitaires ont exigé beaucoup d’adaptation au début surtout pour le lavage des mains et la distanciation, mais maintenant, c’est bien intégré. Les nouveaux enfants que j’ai accueillis en juin ont eu un peu plus de difficulté d’adaptation en raison du masque. Cela a pris un peu plus de temps vu que cela créait une certaine peur », soutient Jessica Bergeron.


Elle a également ajusté les activités à la situation. « Avant j’organisais des fêtes d’anniversaire plus importantes avec une autre éducatrice. On faisait aussi des sorties au parc, on n’y va plus. On pourra y retourner cet été. La désinfection est plus importante, mais cela se fait bien avec des bacs à jouets dont je fais la rotation. »

Jessica Bergeron ne changerait son métier pour rien au monde. Elle est aussi habituée à la charge de travail.
« Je suis bien avec les enfants, j’aime leur énergie. Je suis la seule à Petite-Rivière, je pourrais même avoir plus d’enfants, mais il faudrait être deux éducatrices. J’aime mon métier, on leur transmet de belles valeurs. C’est le fun de voir toutes les sphères du développement. Je garde également contact avec les parents lorsqu’ils entrent à l’école. »

Lucie Lajoie et Martine Tremblay avec les enfants de leur garderie

Poursuivre une routine

Martine Tremblay a une garderie à Baie-Saint-Paul avec Lucie Lajoie. Elles ont tout mis en place pour que les enfants poursuivent leur routine sans trop s’en faire avec le virus.
La pandémie a permis de responsabiliser en quelque sorte les parents, qui lorsque leurs enfants ont des symptômes ne peuvent plus les laisser à la garderie.


« C’est maintenant une question de respect, lorsqu’un enfant est malade, il ne peut pas venir à la garderie pour éviter qu’il ne transmette son virus aux autres», explique Martine Tremblay.


Elle précise qu’elle n’a pas eu à fermer pour des cas de COVID. «Je sais quels jouets ont été actifs durant la journée donc cela me permet de savoir quel jouet nous devons désinfecter. Les enfants vivent une vie normale puisqu’ils s’amusent comme avant. Ils ont bien intégré la désinfection des mains dans leur routine », poursuit-elle.
Sa plus grande motivation est de contribuer à cette période importante de leur vie « où les enfants apprennent à vivre ».
« On veut qu’ils s’épanouissent et se développent du mieux possible. C’est aussi plaisant de les voir évoluer. C’est un beau métier qui nous permets de ne pas travailler les soirs et les fins de semaine », dit-elle.


Un sondage maison du mouvement Valorisons ma profession a été réalisée auprès de 3669 éducatrices de partout au Québec. Il démontre qu’une éducatrice sur deux veut changer de métier d’ici trois ans. Mme Tremblay considère que le salaire n’aide pas. « Nous travaillons beaucoup d’heures et le gouvernement nous ajoute des tâches. Aussi, nous manquons de soutien puisqu’on n’a pas de remplaçante. Il y a quand même eu des points positifs après les négociations. Nos enfants ne comptent plus dans notre ratio et nous avons eu des augmentations salariales », termine-t-elle.

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