Un défi de taille pour les quincailleries

Par Lisianne Tremblay 8:00 AM - 19 mai 2021
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Gervais, Roberto, Jessica, Anthony et Dylan ne chôment pas à la quincaillerie Home Hardware de Saint-Hilarion.

Les entrepreneurs ne sont pas les seuls à subir les contrecoups, parfois positifs, de la situation. Pas très loin dans la chaîne d’approvisionnement, les quincailliers sont aussi à la merci des aléas du marché.


Gilles Jean, propriétaire de trois quincailleries dans la région, n’a jamais connu une situation comme celle qui prévaut depuis plusieurs mois. «Tout ça a un impact sur les habitudes de consommation. Les clients se précipitent pour acheter du matériel qu’on ne vend normalement qu’à la mi-été. Il y a une phobie épouvantable de manquer de tout », indique l’homme d’affaires.

Il cite en exemple la peinture extérieure. «Les gens l’achètent déjà, mais ils ne peintureront pas là, c’est sûr! Ça crée la rareté. Ce n’est pas quelque chose qui va ralentir la flambée des prix…»

Si les étagères sont bien garnies, l’entrepreneur admet qu’il doit faire des pieds et des mains pour dénicher certains items. «Dans la scierie, les poutres par exemple, c’est plus difficile. On réussit à en ramasser à gauche et à droite, mais il faut chercher. C’est une petite gymnastique, mais il n’y a pas de miracle non plus.»


En ce qui a trait aux importations, la situation n’est guère plus rose.

« La capacité de fournir est accotée pour tout ce qui vient d’outremer. Prenez juste l’exemple des vis! Tout est fabriqué en Chine ou presque… Les transports sont plus long et les coûts plus élevés, sans parler de la rareté.»

Des délais de livraison de deux mois pour certains matériaux

Les panneaux de gypse et les portes de chambres causent des maux de tête à la quincaillerie Home Hardware de Saint-Hilarion. Les délais de livraison sont de deux mois alors qu’avant ils étaient livrés en quelques jours. « On en commande plus pour être certains de suffire à la demande surtout pour le gypse, mais il faut avoir l’espace pour l’entreposer. Pour les fenêtres, il faut attendre six semaines. Je crois que ce n’est pas seulement la pandémie qui est en cause. Il manque des ressources à plusieurs endroits, ce qui n’aide pas », précise le propriétaire Roberto Tremblay.

La quincaillerie demeure en mesure de prendre des contrats dans Charlevoix. Les clients sont conscients des délais et de la hausse de certains matériaux. « Pour le résidentiel, c’est très bon, nous avons beaucoup de clients. Cependant, c’est plus difficile d’avoir certains matériaux, dont le bois et il coûte beaucoup plus cher. Un 2X4 se vendait 3 $ l’an dernier et il est rendu à 10 $. Encore là, il faut se prendre d’avance pour les commandes. La situation est pire qu’avant», conclut Roberto Tremblay

Avec la collaboration d’Émélie Bernier

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