Nos restaurateurs doivent gérer le mécontentement des clients des zones rouges

Par Lisianne Tremblay 1:47 PM - 24 mars 2021
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La directrice du restaurant Mikes de Baie-Saint-Paul, Barbara Dufour, est très contente de servir ses clients à nouveau.

Les clients de Montréal sont mécontents de ne pas pouvoir manger dans les salles à manger des restaurants de Charlevoix et certains vont même jusqu’à varloper les serveurs.

Comme la clientèle des zones rouges n’est pas encore bienvenue dans les restaurants des zones jaunes et orange, les serveurs doivent veiller à appliquer les directives de la Santé publique, dont refuser l’accès à certains clients.

Le chef exécutif à l’Hôtel & Spa Le Germain Charlevoix, Patrick Dubé, constate qu’il n’est pas le seul à vivre des situations embarrassantes. « Nous avons beaucoup de gens de Montréal qui viennent et ils font comme s’ils ne le savaient pas et quand tu leur refuse l’accès à ta salle à manger ils se mettent à t’engueuler. J’en vois à tous les jours. Ils s’essaient partout à Baie-Saint-Paul et ils repartent frustrés. C’est déplorable, nos employés jouent à la police. » Cette problématique est moins fréquente pour les clients de l’hôtel qui eux, peuvent manger dans leurs chambres.

Les employés du restaurant Mikes de Baie-Saint-Paul ont aussi eu à refuser l’accès aux résidents des zones rouges. « En général, ça va bien, mais nous avons beaucoup de clients de Montréal qui se sont essayés malgré tout. Ils ne veulent pas nous dire leur adresse, mais on s’en aperçoit. Nous avons dû les revirer de bord. Ça devient déplaisant pour nos employés », commente la directrice Barbara Dufour.

Aussi, il y a toujours des gens qui réservent et qui ne se présentent pas, ce qu’on appelle les «no-shows». « Nous voyons surtout cela chez les jeunes, qui réservent à deux ou trois restos et qui n’appellent pas pour annuler aux endroits où ils ne vont pas, constate le chef Dubé. Même si notre capacité est déjà réduite à 50 % en raison des mesures sanitaires, nous avons encore des «no-shows ». Au moins, avec le service de réservation en ligne Libro, les gens qui n’annulent pas sont pénalisés. »

La clientèle locale est de retour

Comme point plus positif, les restaurateurs ont vu que leur réouverture était attendue. Les clients sont nombreux à en profiter.

La clientèle locale s’est remise à fréquenter ses restaurants préférés dès leur ouverture. C’est ce que constate Julie Tremblay, copropriétaire du Resto Pub Belles & Bum de La Malbaie. « Les premiers jours, nous avions surtout de la clientèle locale dans notre salle à manger. Nous sommes contents que les Charlevoisiens se soient réapproprié le restaurant après que nous les ayons servis, soit pour une livraison ou pour du prêt-à-emporter, pendant des mois!»

L’équipe maintiendra d’ailleurs ce service devenu une avenue pour les partenaires hôteliers qui accueillent des gens des zones rouges. « C’est un défi de conciliation, mais c’est important pour nous de le conserver, ajoute Mme Tremblay. Ce service nous a d’ailleurs permis de maintenir nos employés à l’emploi.»

Même son de cloche au restaurant Mikes de Baie-Saint-Paul. « Les gens sont de retour, nous avons vraiment un bon roulement, souligne la directrice Barbara Dufour. Nos déjeuners sont beaucoup appréciés, surtout la fin de semaine. Je suis vraiment contente que nos clients réguliers reviennent. Nous pouvons aussi compter
sur une bonne équipe d’employés. »

Elle rappelle que les gens doivent réserver avant de se présenter au restaurant afin de faciliter la planification.

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