Les auberges de jeunesse toujours fermées: un peu d’équité svp
Des déménagements sont à prévoir entre les murs de Maison Mère si le projet d’Espace bleu se concrétise. À ce jour, on ne sait pas quelle section de l’ensemble conventuel est visée par le projet. Photo Louis Laliberté, archives.
Les gestionnaires d’auberges de jeunesse en ont marre d’attendre leur tour alors que tous les types d’hébergement sauf le leur peuvent accueillir les clients.
Au Québec, une dizaine d’établissements de type auberge de jeunesse ont même choisi de changer le statut de leur permis afin de pouvoir recevoir les clients, explique le directeur général de L’Auberge des Balcons de Baie-Saint-Paul, Rémy Couture.
« Le 5 février, ils ont annoncé que les auberges de jeunesse demeureraient fermées même en zone orange. En zone rouge, tout le monde était ouvert sauf les auberges de jeunesse. Chalets, gîtes, hôtels… On a pris notre trou, mais là, on demande un peu d’équité », ajoute-t-il.
Des démarches ont été entreprises afin de comprendre la décision de maintenir ces établissements fermés. « On a beau vouloir remonter la piste jusqu’à un décideur qui pourra nous donner les explications, pour l’instant ça semble impossible. Pourtant, tous les intermédiaires contactés s’accordent pour qualifier cette décision d’injuste et à la limite de la discrimination envers le mot « Jeunesse ». La moyenne d’âge de nos clients est de 45 ans! », insiste M. Couture.
Le protocole sanitaire a fait ses preuves dans les auberges de jeunesse québécoises. « Ici, on a ouvert du 30 juin au 15 octobre, c’était plein à craquer, mais aucun cas de COVID n’a été déclaré chez nous ni dans les auberges de jeunesse du Québec.»
Aux Balcons, les dortoirs étaient réservés aux bulles familiales et les cuisines collectives fermées. Les clients étaient invités à apporter leur propre vaisselle et tout était en place pour répondre aux mesures sanitaires.
Les 11 employés sont prêts à reprendre du collier, mais quand?
A l’Auberge de jeunesse de La Malbaie, le propriétaire David Huot a pour sa part décidé de reporter l’ouverture de sa salle à manger et de son bar, qui fait aussi office de salle de spectacles. « Tout est un peu compliqué, explique-t-il dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. On a décidé d’attendre un peu plus tard. Jouer à la police, carter les gens, de demander où ils vont, c’est un peu contre mes principes d’hospitalité. On travaille très fort pour se préparer une belle saison estivale.
« On voit approcher l’été et on a entre 5 et 10 téléphones par semaine, des visites sur le site web… Il y a une demande! Les auberges de jeunesse sont le seul hébergement à prix modique. La moyenne dans Charlevoix est de 171$ la chambre, et ici, à l’auberge, la chambre individuelle est à 42$. On ne parle pas de la même chose. Un peu d’équité, c’est tout ce qu’on demande », conclut M. Couture.
