La pandémie a poussé de nombreuses personnes à envisager une nouvelle vie hors des centres urbains et Charlevoix est définitivement dans la mire de plusieurs d’entre elles. Mais peut-on loger tous ceux qui souhaitent élire domicile dans la région, alors qu’une pénurie de logements existait déjà bien avant cette vague de nouveaux arrivants?
« Il y a définitivement des lacunes au chapitre de l’accès à du logement abordable et les enjeux se sont accentués avec la pandémie », indique le co-coordonnateur du Développement social intégré Charlevoix (DSI), Jérémie Provencher. Il est responsable du chantier habitation pour le territoire, un des 5 champs d’action prioritaire de DSI Charlevoix.
Différents partenaires ont joint leur force pour faire cheminer ce chantier : urbanistes, agents de développements, élus, inspecteurs municipaux… «On doit tenir compte de plusieurs éléments pour comprendre la situation actuelle, qu’on parle du phénomène AirBnB, qui contraint le bassin de logements disponibles, l’accès aux logements subventionnés pour lesquels il est difficile de se qualifier, le manque, voir l’absence de logement, l’accès à la propriété où les jeunes rencontrent plusieurs obstacles…»
Dans ce dernier cas, la spéculation, exacerbée par la COVID-19, freine les ardeurs de plusieurs. «Beaucoup de gens veulent un terrain, une maison, mais les prix de vente sont excessifs et dépassent souvent largement l’évaluation et la capacité de payer des jeunes familles», indique M. Provencher.
Il y a quelques années, la démarche Communauté amie des jeunes avait permis d’entendre les adolescents et les jeunes adultes s’exprimer sur leurs préoccupations. « Déjà, plusieurs se demandaient s’ils auraient les moyens de rester dans Charlevoix », rappelle Jérémie Provencher.
Des pistes
Non seulement les logements sont-ils rares, mais l’information est difficile à aller chercher. «Elle est diffuse! Un des projets du Chantier habitation est de créer une plateforme web centralisée pour tout ce qui est logement abordable et social, selon le budget, le type de logement recherché, la municipalité », indique Jérémie Provencher.
Une autre initiative est en cours en collaboration avec l’organisme Vivre en ville pour répertorier l’ensemble des incitatifs favorisant l’accès à la propriété, mais on souhaite aller plus loin. « On veut proposer des façons innovantes de donner accès à la propriété, par un assouplissement des règles par rapport aux maisons bigénérationnelles ou aux mini maisons, par une ouverture aux éco-villages, aux coopératives d’habitation, par exemple», conclut M. Provencher.
