Opinion: Baie-Saint-Paul, on signe le registre

Par Emelie Bernier 1:33 PM - 17 février 2021 Initiative de journalisme local
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Des esquisses des nouveaux espaces du projet d'hébergement de travailleurs à Maison Mère.

Citoyens de Baie-Saint-Paul, on signe en ligne le registre

Je vais signer le registre concernant le règlement d’emprunt de la ville de Baie-Saint-Paul afin que soit tenu un référendum sur le projet (NDLR: d’hébergement de travailleurs à Maison Mère). Cela permettra un véritable débat entre les promoteurs et les investisseurs.

Pourquoi je me questionne ? Tout simplement parce que le projet d’investissement repose encore une fois sur les épaules des citoyens et non sur celles des principaux bénéficiaires, les entreprises et leurs travailleurs.

Je n’ai rien contre le projet en soi, il y a un réel besoin mais il faut se questionner sur qui doit assumer les risques. Je me rappelle avoir écrit et dit il y a quelques années que le projet d’enfouissement des câbles aux centre-ville devait être supporté équitablement par ceux qui en étaient les bénéficiaires. Ce point de vue avait entrainé une prise de conscience du milieu pour la réalisation des travaux.

Aujourd’hui, nous sommes devant une situation semblable, ce sont les citoyens qui investiront via la municipalité, la MRC, le secrétariat de la Capital et Investissement Québec. L’apport de Desjardins provient indirectement de notre coopérative locale.

En lisant les articles du Charlevoisien, de TVA et en écoutant les entrevues à TVCO et sur les ondes de CIHO, il est clair que le projet vient répondre au besoin d’entreprises pour loger des travailleurs. Le seul intérêt des citoyens dans le projet repose sur la réduction du déficit d’opérations de la Maison Mère.

Le montage financier doit inclure la participation de tous les bénéficiaires du projet dans des proportions défendables auprès des citoyens. Il est surprenant que l’on parle de huit entreprises importantes qui ont identifié le besoin mais aucune d’elles n’a proposé ou n’a été sollicité pour contribuer au projet. Le partage du risque dans de tel projet doit être en rapport avec les bénéfices escomptés par chacun.

En considérant cela comme une approche équitable pour le financement, l’entreprise privée doit avoir une participation majoritaire. Je présume que les dirigeants de ces entreprises verraient d’un bon œil une approche participative rassurante pour eux et les citoyens. C’est à nos élus de développer des solutions raisonnables et défendables aux yeux de tous.

Comment financer des travaux de restauration d’une propriété publique par l’apport important des entreprises privées? Cela est possible et il y a un terme pour ce type d’ententes contractuelles (partenariats public/privé). Dans notre cas, cela pourrait être par l’acquisition d’une partie de l’immeuble (30 000 pi.ca. / 180 000 pi.ca.  Maison Mère), ou en assumant et garantissant des prêts consentis pour les travaux, en faisant des dons, etc…

Signons le registre pour que nos élus soient plus imaginatifs en ménageant nos goussets.

Conrad Harvey

Baie-Saint-Paul