Demande grandissante pour le bois d’oeuvre dans Charlevoix

Par Lisianne Tremblay 6:30 AM - 11 février 2021
Temps de lecture :

Le bois est très en demande, ce qui a aussi un effet sur son prix.

La demande pour le bois d’œuvre au Québec a bondi dans les derniers mois,  entraînant une importante hausse des prix. Les Charlevoisiens ont été nombreux à rénover durant la pandémie et la tendance semble vouloir se maintenir.

Alors que certaines entreprises fonctionnaient au ralenti, le secteur «quincaillerie» a connu une forte demande durant l’été 2020. Et la tendance se poursuit.  « Il y a beaucoup de demandes de cotation et de prix pour les gens qui ont prévu de rénover ce printemps. L’approvisionnement est beaucoup plus difficile pour le bois où il y a eu une flambée des prix. C’est du jamais vu! Elle est possiblement causée par la pandémie qui a ralenti le pouvoir de production des fournisseurs», indique Louis Simard, directeur de la quincaillerie
S. Duchesne de Baie-Saint-Paul.  Le prix du bois de charpente a littéralement triplé, dit-il.

« Beaucoup de bois est exporté aux États-Unis qui sont prêts à payer le gros prix», constate M. Simard.  La surenchère se répercute jusque dans la région et pas que pour le bois. L’aluminium est aussi plus cher. «On fait ce qu’on peut pour suffire à la demande, mais nous ne recevons pas les quantités demandées et les délais d’approvisionnement sont plus longs que d’habitude. »

Les entrepreneurs qui se procurent d’importantes quantités de bois doivent  prévoir leur commande plusieurs semaines à l’avance. « On le voit qu’il y une augmentation, dit PhilippeSt-Gelais de Constructions St-Gelais. Si j’ai besoin de 1000 «2×4» pour le 15 mars, je dois les commander maintenant. Si le délai est trop serré, la quincaillerie n’est pas capable de me les fournir. »

Deux quarts de travail à l’usine

La demande grandissante pour le bois a eu un effet positif pour l’usine du Groupe Lebel à Saint-Hilarion. Un second quart de travail a été ajouté depuis décembre.

« Nous avons engagé une douzaine d’employés même si le recrutement n’a pas été facile», confie le directeur Luc Audet qui souhaite maintenir les deux factions. «Cela compense pour les années de vache maigre que nous avons connues. Par exemple, le prix du bois en 2×4 a énormément augmenté. Les gens ne pouvaient pas voyager l’été dernier alors ils ont utilisé leur budget pour rénover leur maison. Le bois en billot sort rapidement de la cour. Ce n’est pas le cas pour tous les produits que nous transformons, mais cela se passe très bien pour nous.»

Hausse constante chez Cèdréco

La demande a bondi de 50% en 2020 chez Cèdréco, une entreprise spécialisée dans la transformation et la vente au détail de produits de cèdre, selon son président Simon Lavoie. En arrêt depuis la mi-novembre pour d’importants travaux de modernisation, l’entreprise continue toutefois de prendre les commandes pour les gens qui prévoient faire des travaux dès avril.

Une hausse de 5 à 10 %

Le groupement des propriétaires de boisés privés de Charlevoix constate une augmentation de 5 à 10 % du prix de vente au mètre cube pour l’année 2020 par rapport à 2019. «Ce n’est pas énorme. Tout le monde se demande pourquoi la hausse est si faible, étant donné la forte demande pour le bois d’œuvre. C’est possible que cela paraisse davantage en 2021  précise le directeur José Bouchard.

Il n’y a pas plus de coupe dans Charlevoix. « Nous coupons les arbres qui sont affectés par la tordeuse des bourgeons de l’épinette, explique Éric Potvin, technicien forestier. Cette épidémie a commencé à Baie-Sainte-Catherine et elle s’étend vers l’ouest à Saint-Siméon et à La Malbaie (secteur Saint-Fidèle). L’arbre infecté meurt après quelques années puisqu’il a subi de la défoliation et de la détérioration. Nous avons donc coupé davantage de résineux en 2020.»

Partager cet article