Semaine de prévention du suicide: et les jeunes?
Renée-Claude Laroche, directrice du Centre de prévention du suicide de Charlevoix, et Valérie Boulet, intervenante pour Forum Jeunesse au Centre éducatif Saint-Aubin.
Un calme surprenant règne dans les corridors des écoles secondaires de la région et le brouhaha habituel manque à plusieurs. Est-ce que les ados vont bien? Les équipes-écoles veillent au grain, mais la vigilance de tous est de mise.
La semaine de prévention du suicide est, chaque année, l’occasion de tendre la main aux adolescents. «On fait toujours une activité, mais cette année est particulière, on souhaite encore plus rejoindre vraiment tout le monde », indique Valérie Boulet, intervenante de Forum Jeunesse attachée au Centre éducatif Saint-Aubin.
Une capsule tournée par Mme Boulet en compagnie de la directrice du centre de prévention du suicide de Charlevoix (CPSC) Renée Claude Laroche sera présentée à tous les étudiants sans exception au courant de la semaine. Ils seront de plus invités à réfléchir aux petits gestes quotidiens qui peuvent être bénéfiques pour leur santé mentale.
« On célèbre les petits bonheurs. Cette fois, on va inviter tous les jeunes à écrire le leur dans les fenêtres de la cafétéria. Qu’est ce qui te fait du bien, toi, quand ça va pas? Ça peut-être aussi simple que flatter son chat, prendre un bain, appeler sa grand-mère… On a tous nos stratégies, chacun de notre côté, pour se faire du bien. Et quand ça ne fait plus, ce n’est pas un signe de faiblesse, mais il faut aller chercher de l’aide», renchérit Valérie Boulet.
Petits bonheurs… à distance
Évidemment, la pandémie oblige à modifier ces « petits bonheurs ».
«C’est certain que les stratégies habituelles pour prendre soin de la santé mentale des ados vont souvent à l’encontre des mesures sanitaires. Être avec les amis, « chiller », « frencher » son amoureux ou son amoureuse, faire du sport en gang, allez dans des partys… Même si les adolescents ne sont pas notre clientèle, nous recevons depuis janvier quelques appels d’ados ou de parents d’ados et on constate que le manque d’accès à cette socialisation pèse lourd sur leur détresse », indique Annick Audet, coordonnatrice clinique au CPSC.
Présente au quotidien dans l’école, Valérie Boulet constate un essoufflement chez les jeunes. «On la remarque encore davantage chez les plus vieux, les secondaires 4 et 5, qui imaginaient ça très différemment. Oui, tout le monde s’habitue, mais l’angoisse et le stress ont augmenté », estime l’intervenante.
Un filet serré, mais pas infaillible
Le filet de sécurité est là et ses mailles sont resserrées par les mesures sanitaires, selon Valérie Boulet.
« On les voit, les jeunes, ils ne sont jamais seuls. Oui, on a géré des conflits sur Internet, mais c’est certain qu’il y a moins de conflits de corridors.»
Le fait d’être sans cesse dans la mire d’un adulte n’est pas de tout repos, mais l’équipe-école veille d’abord au bien-être des jeunes.
«Je me pense pas que les élèves soient au sommet de leur forme, mais toute l’équipe en place au Centre éducatif Saint Aubin a adapté sa pratique pour être encore plus disponible et à l’affût », conclut Mme Boulet, invitant les parents et les proches à garder eux aussi l’œil ouvert pour détecter la détresse des ados qui les entourent.
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