La parole est ado! PRISE 3

Par Emelie Bernier 8:15 AM - 6 janvier 2021
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Un dessin de Laurence Savard Gagnon

Depuis un moment déjà, l’équipe du Charlevoisien rêvait d’inviter des jeunes de la région à prendre la parole dans ses pages. On dit souvent que l’occasion fait le larron et l’année pandémique qui s’achève nous a donné envie de lire ce que cette relève allumée, consciente et sensible avait à écrire. L’invitation a été lancée en milieu scolaire et dans les maisons des jeunes. Merci aux profs, aux directeurs et aux intervenants qui ont pris la balle au bond et l’ont relayée. Et évidemment, un énorme merci aux jeunes auteurs qui n’ont pas hésité à l’attraper. Bonne lecture!

Le deuil de la normalité

Un dessin de Matisse Saint-Onge

Je crois que chaque personne aura vécu 2020 d’une manière différente. Pour ma part, cette année aura été une source d’anxiété et de remise en question. Entre la vague de dénonciations, le mouvement Black Lives Matter, la défaite de Trump et bien évidemment la pandémie, cette année aura été sans précédent.

Au mois de mars, avec 100 cas de COVID-19 dans notre belle province, on confina la population en entier. On ferma les écoles, les commerces non essentiels et on empêcha les rassemblements. Ironique sachant qu’aujourd’hui nous avons plus de 1 000 nouveaux cas par jour et que les écoles ainsi que les commerces non essentiels sont ouverts. Les premiers mois de la pandémie auront été plus difficiles à vivre, mais je crois que nous avons une bonne capacité à s’adapter et que nous nous soutiendrons d’ici l’arrivée d’un vaccin.

Avec la fermeture des écoles et les cours à distance pour le secondaire 3, 4 et 5, nous avons eu à expérimenter les cours en ligne. Certains ont adoré, d’autres ont détesté. Les premières semaines ont été stressantes et malgré l’ouverture et la compréhension de nos enseignants, ce n’est pas toujours facile. Pour ma part, j’ai eu quelque difficulté à me concentrer en ayant plusieurs distractions à la maison.

Pour finir, mon meilleur souvenir de 2020 n’est pas une situation en particulier, mais plusieurs moments. Cette année, nous avons découvert que notre vie « normale » ne tenait qu’à un fil et qu’on ne devait rien prendre pour acquis.

Nous avons, pour la plupart, passé plus de temps avec notre famille et pris le temps de faire ce pourquoi on manquait de temps.

Je crois que malgré tous les côtés négatifs de cette année, il est possible d’en tirer du positif et d’apprendre de cette nouvelle réalité.

Britany Bilodeau Gagnon, École secondaire du Plateau

 

Où est la magie?

2020 n’a pas été une année hyper magique, mais j’ai quand même fait des trucs cool. Au début de la pandémie, je respectais beaucoup les règles du gouvernement, c’est-à-dire que je voyais mes amies à 2 mètres, on se voyait souvent dehors et on se trouvait des activités extérieures en respectant la distance.

Au début de l’été, on en a eu assez de ne pas s’approcher, alors, sans se cracher dessus, on à commencé à se voir sans être à 2 mètres. Je tiens à préciser qu’on faisait attention, qu’on ne se partageait rien, ni eau, ni nourriture. ¸

C’est bien beau la pandémie, mais j’ai constaté cet été que je ne suis pas pire que les
touristes qui ont envahi Charlevoix. Je n’ai pas voyagé et j’ai essayé de ne pas voir des gens de l’extérieur. Et, ce n’est pas moi qui ai accepté de laisser entrer la visite à entrer dans ma maison…

Je pense que c’est important de socialiser par moment et que tout le monde en a besoin. Parce que dans tout ça, la santé mentale est aussi importante.

Si on ne parle pas de la pandémie, ce qui est un peu compliqué puisqu’elle a envahi l’année,
je vais expliquer les
choses que j’ai faites en 2020. Cet été, je me suis baignée tous les jours dans le fleuve
devant chez nous. Je suis allée au Camping du Gouffre à Baie-Saint-Paul. Je me suis
promenée à l’Isle et j’ai beaucoup fait de vélo.  J’écris tout cela à l’école, en portant un masque. Merci COVID-19!

Éliza Perron, secondaire I,  École Saint-Pierre, L’Isle-aux-Coudres

 

2020, une année pour se rapprocher

Dès le 1er janvier, nous avons tous espéré une année remplie de joie et de surprises suivies de la santé et du bonheur de nos proches. Je pense qu’il ne serait pas faux d’affirmer que nous avons tous été grandement déçus par ce que 2020 nous réservait vraiment. Dès les premiers jours de la quarantaine, on ressentait déjà les conséquences autant psychologiques que physiques et économiques de la pandémie et de l’isolement.

Plusieurs jeunes ont vu le sport auquel ils participaient prendre une pause indéfinie. La majorité d’entre nous ont dû arrêter de rendre visite à leur famille, et c’est sans compter l’arrêt d’activités entre amis.

Ce genre d’interactions sociales au quotidien est un besoin vital chez l’être humain, donc le manque de celles-ci a certaines conséquences négatives, en particulier chez les adolescents, par exemple, l’augmentation du stress et de l’anxiété.
En conséquence, les gens touchés doivent trouver différents moyens d’évacuer et de relâcher la pression. Certains décident de courir, de faire un sport individuel,  alors que d’autres préfèrent faire de l’art, comme de la musique. D’autres se sont possiblement rapprochés
de leurs proches et ont peut-être renforcé les liens familiaux. Ce sont les quelques conséquences positives que la pandémie nous a apportées.

Malgré tout ce qu’on a traversé cette année, nous sommes toujours vivants et pour la plupart, en santé. C’est ce qu’on peut espérer de mieux pour chacun d’entre nous. Mon souhait pour la prochaine année est que nous soyons tous capables de passer à travers cet événement malencontreux, heureux malgré tout, mais surtout au meilleur de notre forme.

Kelly Harvey, École secondaire du Plateau

Un rêve étoilé

Ethan, sept ans et demi, est un petit garçon imaginatif et qui aime jouer. Sa joie est contagieuse. À travers lui vit tout le bonheur de l’univers. De sa bouche débordante de questions vit sa curiosité. Malgré son jeune âge, le garçon sait déjà ce qu’il veut faire lorsqu’il sera adulte. Il rêve de conquérir les étoiles et veut se dévouer à l’espace qui le passionne.

Pendant une journée pluvieuse et humide d’été, Ethan et ses parents déménagent les quelques boîtes de jouets et de livres qui appartiennent au petit homme vers sa nouvelle chambre. En voyant pour la première fois le décor de cette pièce, les yeux du rêveur se remplissent d’étoiles étincelantes.

Dès le premier coup d’œil, le futur astronaute tombe en amour avec sa future chambre. Le soir venu, lorsqu’il s’apprête à voyager au pays des rêves, il peut admirer les constellations peintes sur le plafond au-dessus de sa tête. Il les fixe longuement jusqu’à ce que ses paupières ne tombent de fatigue. L’aventurier des galaxies s’imagine souvent à bord de la gigantesque fusée qui couvre le mur face à lui. Dans son monde, les multiples ordinateurs et les nombreuses machines installées autour de son lit servent à calculer la trajectoire de son itinéraire. Trois jours après son arrivé, il fait connaissance avec ses voisins et voisines. Ceux-ci sont vites devenus des compagnons de voyage avec qui il a beaucoup de plaisir. Le commandant de l’équipage, Ethan, subit à plusieurs reprises des injections lui servant à être le mieux préparé possible à son voyage spatial. Ethan se sent donc plus que prêt à affronter les problèmes qui vont se dresser sur son chemin. De temps en temps, celui-ci doit effectuer des tests hautement sophistiqués afin d’observer et d’analyser l’évolution de son corps malgré les injections. Il fait une liste de choses qu’il veut faire lorsqu’il sera en orbite autour de la terre. Pour lui, ce qui est le plus important est de continuer à penser à ses parents qui le soutiennent tant.

À la veille de son huitième anniversaire, Ethan est aux anges. Il a le pressentiment qu’il va bientôt conquérir les étoiles. Il s’étend sur son lit et admire les astres aux dessus de lui et, ensuite, plonge dans ses rêves. Il est sur le point de voler jusqu’à l’autre bout de la galaxie. Dès que les paupières du garçon se ferment, les machines se mettent à s’affoler. Tandis que les infirmières et les docteurs de l’étage se précipitent sur l’astronaute, l’ordinateur qui, habituellement, faisait des sons détachés au rythme de son cœur, s’est mis à faire un son continu et long. Malheureusement, les employés de l’hôpital n’ont pas réussi à garder le rêveur d’étoile sur terre. Le cancer a gagné la bataille et l’âme d’Ethan est allée rejoindre les étoiles qu’il a tant rêvé de visiter.

Léonie Gagnon. secondaire 4

Centre Éducatif Saint-Aubin

 

 

MERCI

Un merci très spécial  aux enseignants, aux directions d’école et aux intervenants qui ont servi d’intermédiaire entre Le Charlevoisien et les jeunes dont Jean-François Giroux, Éric Larochelle, Cassandre Lessard, Benoît Pépin, Emilie Sullivan et Marie-Noèle Thibault.

Chapeau à tous les jeunes qui ont accepté l’invitation. Vous pouvez d’ailleurs lire leurs merveilleux contes en entrant Des contes d’ici pour un joyeux Noël dans le moteur de recherche du site lecharlevoisien.com.

Merci aux jeunes artistes  bourrés de talent qui ont illustré ce “journal étudiant” soit Laurence Savard-Gagnon et Matisse Saint-Onge.

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