La parole est ado! PRISE 1

Par Emelie Bernier 6:30 AM - 6 janvier 2021
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Depuis un moment déjà, l’équipe du Charlevoisien rêvait d’inviter des jeunes de la région à prendre la parole dans ses pages. On dit souvent que l’occasion fait le larron et l’année pandémique qui s’achève nous a donné envie de lire ce que cette relève allumée, consciente et sensible avait à écrire. L’invitation a été lancée en milieu scolaire et dans les maisons des jeunes. Merci aux profs, aux directeurs et aux intervenants qui ont pris la balle au bond et l’ont relayée. Et évidemment, un énorme merci aux jeunes auteurs qui n’ont pas hésité à l’attraper. Bonne lecture!

Mon année 2020

Sans crier gare, l’année 2020 a imposé sa place dans nos mémoires.
Cette dernière, remplie de rebondissements et de changements radicaux, a su se démarquer ainsi que nous déstabiliser. L’incendie d’une partie de l’Amazonie, le décès de Kobe Bryant et sa fille Gianna, frôler une troisième Guerre mondiale à cause de l’orange anciennement à la tête des États-Unis et sans conteste l’épidémie mondiale : la COVID-19.
Le coronavirus tapi dans l’ombre médicale, existant depuis maintenant des années, s’est transmis mondialement à partir de février.
À peine revenus des Fêtes, ce monstre contagieux prend par surprise nos habitudes et oblige à ce qu’on révise nos plans. En étudiant pour un examen de sciences que j’allais passer prochainement, ma mère m’appelle et me mentionne que je n’irais pas à l’école pendant deux semaines, dû à la propagation du virus. Comme la majorité des étudiants, j’étais en faveur de cette nouvelle, je percevais cette pause comme des vacances. J’étais loin de me douter que je n’allais pas retourner à l’école jusqu’à la fin de mon secondaire III. En quarantaine, le temps est long et parfois vide de divertissement. Après avoir passé le catalogue de Netflix, finalisé mes jeux vidéo, parlé de tous les sujets possibles avec mes meilleurs amis, mon temps a commencé à se vider en terme de vitesse.
Par la suite, les devoirs en ligne ont commencé à me faire regretter mon temps perdu. Cependant, vous savez quoi? J’ai passé un moment inoubliable.
Selon mon point de vue, les gens revendiquent énormément les effets néfastes de cette pause. Je crois que cela serait rafraîchissant de vous démontrer une façade plus positive.
Personnellement, la période confinée m’a véritablement permis de me trouver moi-même. J’étais majoritairement avec moi-même pendant ce laps de temps, j’ai appris un peu plus qui j’étais et qui je voulais devenir. J’ai pu gagner confiance en moi et voler de mes propres ailes.
J’ai aussi eu la possibilité de me rapprocher de certaines personnes qui sont maintenant des personnes indispensables pour moi.
Le temps que je me plaignais de ne pas avoir suffisamment, je l‘ai eu sur un plateau et sincèrement, ça n’aurait pas pu être plus bénéfique.
Je ne suis pas dans une position adéquate du haut de mes 15 ans pour vous faire la morale, mais profitez du moment présent. Même si celui-ci peut paraître tout sauf positif, on peut en ressortir grandi et plus conscient de ce qui nous entoure.
Rien n’est permanent, le virus, cette quarantaine et nous-mêmes.
Alors ne vous fixez pas sur des « si » et ce qui a pu être ruiné, concentrez vos énergies à créer ce qui peut arranger la situation pour vous. Pour moi l’année 2020 était ma renaissance et la réalisation de ma valeur en dehors d’être une étudiante.

Vicky Dufour,
École secondaire du Plateau

Cours en ligne? Pas pour tous!

Depuis quelques mois maintenant, les élèves autant que les adultes sont confrontés aux cours en ligne, mais est-ce vraiment une bonne chose ?
D’un côté oui, mais de l’autre, pas du tout. D’une part, tu peux être bien installé chez toi avec tout l’espace dont tu as besoin et ne pas avoir à supporter les chaises en bois de l’école qui, on va se l’avouer, font mal au dos. Mais d’une autre part, la concentration de l’élève en tant que tel en mange un coup.
Ce que je veux dire par là c’est que certains professeurs n’obligent pas la caméra ce qui veut dire que certains élèves n’écoutent pas vraiment et font ce qu’ils veulent à comparer à l’école en classe où tu es surveillé.
Nous avons également accès à nos téléphones, ce qui fait en sorte que lorsqu’on reçoit un message, on est souvent porté à aller y jeter un coup d’œil.
Alors, est-ce que les cours en ligne sont vraiment pratiques en ce moment ? Je ne crois pas.

 

Mélodie Girard,
Maison des jeunes de Clermont

2020… toute qu’une année!

Pour moi, 2020, c’est plein de choses. Au début de l’année, j’avais la tête pleine de rêves. Je terminais mon expérience de stagiaire d’un jour à la station de radio CIHO. Je préparais mes prochains numéros pour le spectacle de l’école, en plus de commencer mes petits cours d’allemand pour un échange scolaire de 3 mois, en Allemagne, au mois de septembre. Je venais tout juste de m’inscrire pour une formation d’apprenti moniteur durant l’été, pour me remplir la tête de souvenirs avant le début de ma dernière année au secondaire.

Du jour au lendemain, tout est tombé. Ce fut un gros coup à encaisser, mais quoi de mieux qu’une pandémie mondiale pour apprendre à se réinventer! Au mois de mai, on a débuté les cours en ligne. Je dois avouer que de travailler les deux pieds dans les pantoufles apporte son petit plaisir! Et puis, je me suis retrouvé à la Papeterie St-Gilles pour l’été. J’ai rencontré des gens formidables et j’ai eu une expérience de travail hors du commun.
Par la suite, je me suis lancé dans un projet dont je rêvais depuis longtemps : la création de mon propre «podcast», Jérémy Jase. Depuis ce jour, je discute avec des gens extraordinaires et j’adore ce que je fais! Pour finir, il y a l’école. Être en secondaire 5 durant la pandémie amène son lot de compromis et de sacrifices. Nous devrons probablement annuler, ou du moins réinventer la manière dont va se dérouler notre bal de finissants. En revanche, les cours en ligne sont une manière unique d’apprendre. Nous venons tout juste de recevoir nos photos de finissants et c’est en me regardant sur celles-ci que je me suis rendu compte d’à quel point cette année était loin de se dérouler comme prévu! Mais je suis très fier de moi et toutes ces expériences inattendues n’ont que forgé la personne que je suis maintenant.

Jérémy Harvey, secondaire 5,
Maison des jeunes des Éboulements

Comment je décrirais l’année 2020?

Tout d’abord, on ne se le cachera pas, 2020 est une année assez particulière. Mais quand je revois mes photos de l’année passée, je me dis que j’ai hâte de revenir comme avant (pouvoir reprendre ma filleule dans mes bras et la coller, pouvoir retourner voir ma grand-maman qui est toute seule et qui a fêté Noël sans personne alors que d’habitude, elle fête Noël dans notre famille).
La pandémie a déjà fait presque deux millions de morts partout dans le monde.
Pendant le confinement, ma mère a été en arrêt de travail. Nous étions censés déménager dans Charlevoix cette année et ça n’a pas été facile. On a finalement réussi à déménager quand ils ont rouvert les barrages.
Quand ma mère a recommencé à travailler à la mi-mai, j’ai trouvé ça dur. Mais on s’est bien amusé. On a entaillé, on a fait bouillir, on a cuisiné de nouvelles choses, elle a cousu…
Je peux vous dire combien j’ai détesté être enfermée chez moi de mars jusqu’au mois d’août. Sans compter que je n’ai pas beaucoup vu ma grand-maman.
L’école, ce n’est pas facile, mais tout le monde fait son effort. J’ai aussi passé mon permis juste à temps et j’ai pu me pratiquer sur la 138, vu qu’il n’y avait personne sur la route.
On sait que tout le monde voudrait que ça soit terminé, mais si tout le monde faisait un petit effort, les cas diminueraient.
Quand je dis ça, c’est par exemple : de mettre le masque correctement; se désinfecter les mains quand on entre et on sort des endroits publics; ou encore, à l’épicerie, respecter quand c’est écrit un membre par famille dans le magasin. J’ai aussi vu des gens toucher des masques qui étaient jetés à terre dans un stationnement en plein hiver dans la saleté.
Dans ma famille, tout le monde est en santé et personne ne l’a attrapé. J’espère juste que l’on garde ça comme ça.


Rose Bachelard, Centre d’éducation des adultes et de la formation professionnelle de Charlevoix secteur St-Aubin

 

Les impacts sur ma vie

En raison du virus de la COVID-19, l’année 2020 a été difficile pour tout le monde. Il a eu des impacts sur la vie de tous. De mon côté, il y a eu des changements à mon quotidien, à l’école et j’ai vécu plusieurs déceptions.
Les changements dans mon quotidien sont d’abord que je dois porter un masque partout où je vais pour entrer dans les endroits, comme l’épicerie, parce que c’est le règlement.
Et, je ne peux plus voir mes amis comme avant parce que le virus nous empêche de nous voir sans protection. Il faut aussi garder deux mètres de distance avec tout le monde.
Les principaux changements à l’école sont qu’il faut respecter les bulles classe avec les élèves parce que le virus est grave. Mais, même si nous respectons les bulles, nous pouvons attraper le virus. Et, parce que nous sommes en zone rouge, le masque est donc obligatoire partout où l’on va.
Le virus a aussi provoqué des déceptions.
Par exemple, il faut annuler des activités parce que la COVID est partout dans Charlevoix. Le gouvernement a décidé de tout annuler pour cette année dont les partys de famille. Parce tout le monde est en confinement, il n’y a pas de rassemblement avec les autres personnes.
Finalement, la pandémie a eu des impacts sur toutes nos vies. J’espère qu’il partira, ce virus-là!

Laurianne Gaudreault, secondaire I’École Saint-Pierre, L’Isle-aux-Coudres

 

 

MERCI

Un merci très spécial  aux enseignants, aux directions d’école et aux intervenants qui ont servi d’intermédiaire entre Le Charlevoisien et les jeunes dont Jean-François Giroux, Éric Larochelle, Cassandre Lessard, Benoît Pépin, Emilie Sullivan et Marie-Noèle Thibault.

Chapeau à tous les jeunes qui ont accepté l’invitation. Vous pouvez d’ailleurs lire leurs merveilleux contes en entrant Des contes d’ici pour un joyeux Noël dans le moteur de recherche du site lecharlevoisien.com.

Merci aux jeunes artistes  bourrés de talent qui ont illustré ce “journal étudiant” soit Laurence Savard-Gagnon et Matisse Saint-Onge.

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