On a «crié de joie» à l’Hôpital de La Malbaie – Entretien avec Manon Demers

Hôpital de La Malbaie
Vendredi 13 novembre, les employés du quatrième étage de l’hôpital de La Malbaie ont « crié de joie ». À 14h30, l’éclosion des 29 jours précédents s’est officiellement terminée. La «cheffe» de la cellule de crise mise en place pour le virus de la COVID-19, Manon Desmers, est particulièrement soulagée. Retour sur un mois « éprouvant ».
Vendredi, 14 jours s’étaient écoulés sans confirmation de nouveau cas de COVID-19 en lien avec l’éclosion du quatrième étage du centre hospitalier de La Malbaie. Celle-ci avait été déclarée après que deux usagers en convalescence d’une chirurgie aient été testés positifs au virus. Certains services de soins avaient dû être transférés vers Baie-Saint-Paul.
Le 15 octobre débutait une « période éprouvante », selon les mots de Manon Demers. La gestionnaire des soins cliniques pour les centres hospitaliers de la région s’est alors retrouvée à diriger « l’équipe-mission » dédiée à limiter les dégâts de l’éclosion.
À l’aide d’autres gestionnaires, elle a pu veiller à ce que tout se passe pour le mieux dans les circonstances, des ressources humaines aux besoins en salubrité en passant par l’approvisionnement d’équipements de protection.
À l’issue de la crise, les équipes sont «exténuées, mais toujours motivées, selon Mme Demers. Les employés ont crié de joie sur l’unité quand ils l’ont appris. Nous autres aussi, on a été soulagés. On a cinq clients qui ont passé au travers de cette tempête-là. Il fallait attendre de recevoir tous les résultats des employés qui ont été testés à nouveau avant de revenir en poste. Ça a été 29 jours éprouvants. Ils sont fatigués, mais tellement heureux aujourd’hui (vendredi) que tout cela soit derrière nous. Nous allons en sortir grandis», témoignait-elle alors que la bonne nouvelle venait d’être annoncée.

Manon Demers est la directrice adjointe des services santé physique Charlevoix.
On ne s’y attendait pas
La multiplication des cas sur le territoire charlevoisien inquiétait bien sûr les équipes de l’hôpital, mais elles ne croyaient pas qu’elles seraient les premières à vivre une éclosion dans leur milieu de soins.
« On savait qu’on n’était pas à l’abri d’une éclosion. Je vous mentirais en disant que je pensais que c’était nous qui allions l’avoir, l’éclosion. On s’attendait plus à des éclosions en CHSLD comme on en avait vu lors de la première vague. On a été surpris, car on testait tout le monde avant qu’il rentre sur l’unité. «On va être sauvé, on n’aura pas de surprises», qu’on se disait. On a appris qu’on pouvait en avoir, des surprises», témoigne-t-elle.
Mme Demers rappelle que la pandémie n’est pas encore dernière nous. D’autres défis pourraient se pointer pour les centres hospitaliers de La Malbaie et de Baie-Saint-Paul. Le manque de personnel est courant, en raison des isolements préventifs.
«_On continue à sensibiliser le personnel. On doit conserver les mesures mises en place. On ne le dira jamais assez, mais la distanciation est hyper importante. On le sait, de par les enquêtes de la Santé publique, que la contagion entre les pairs vient de là. Les gens se sentent invincibles, car ils sont avec des collègues ou des amis. On voit que ce n’est pas auprès des patients que les employés se contaminent, mais bien entre eux», termine-t-elle. Dix usagers ont été infectés durant l’éclosion de l’Hôpital de La Malbaie. De ce nombre, cinq ont perdu la bataille contre le virus. Douze employés ont été diagnostiqués positifs à la COVID-19.
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