Un journaliste au coeur des élections américaines

Par Emelie Bernier 2:21 PM - 3 novembre 2020
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Une pancarte électorale dans les environs de Chicago.

 

Kevin Tibbles habite Chicago. Journaliste pour le réseau NBC, il n’en est pas à ses premières élections, mais cette fois, il ne se risquera pas au jeu des prédictions. « Sincèrement, je n’ai aucune idée de qui va gagner cette année. Il y a quatre ans, on donnait la victoire à Hillary Clinton haut la main,  et elle a perdu au profit de Donald Trump. Les États-Unis sont un pays surprenant », indique l’homme qui passe une partie de ses étés à sa résidence secondaire de Saint-Joseph-de-la-Rive.

Posté à Green Bay dans le Wisconsin pour sa couverture de cette journée électorale historique, M. Tibbles était devant le stade Lambeau Field ce matin à 6h30. Déjà, les électeurs faisaient la file, alors que les bureaux de vote n’ouvraient qu’à 7h. « Ici, 50% des électeurs ont voté par la poste. On peut s’attendre à un très bon taux de participation cette année », avance le journaliste. L’État du Wisconsin est un «swing state », où un État pivot. « C’est un des états qui détermine le choix du président », explique M. Tibbles. Aux dernières élections, le Wisconsin, le Michigan, l’Ohio et la Pennsylvanie ont fait pencher la balance vers le parti républicain de Donald Trump.

Dans la petite ville de 100 000 habitants, il est peu probable que le résultat du vote déchaîne les passions, selon le journaliste. «C’est une ville de classe moyenne, de cols bleus», explique M. Tibbles. Cependant, une issue favorable au président sortant pourrait causer des maux de tête aux forces de l’ordre dans la ville voisine de Kenosha, où Jacob Blake, un afroaméricain, a été grièvement blessé par un policier en août.

«Il y a un danger que ça explose. Plusieurs personnes ont peur qu’il y ait des émeutes, à Chicago, à Washington DC aussi. Certaines villes demandent qu’on placarde les vitrines des magasins », indique le journaliste.

Kevin Tibbles n’a jamais vu les États-Unis aussi divisés. « C’est extrêmement tranché. Les gens à gauche sont très à gauche. Les gens à droite, très à droite. Dans les files d’attente pour voter, personne ne se parle », lance celui pour qui la journée s’annonce très longue. Le résultat des élections pourrait n’être connu que demain.

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