Le drame de Québec afflige des Charlevoisiens

Par Karine Dufour-Cauchon 11:27 AM - 3 novembre 2020
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Suzanne Clermont Photo : Vincent Bernier

Une famille de Charlevoix est durement éprouvée. Le frère de Suzanne Clermont, victime de la tragédie de Québec le soir de l’Halloween,  habite la région.

Michel Clermont et sa conjointe Brigitte Veilleux n’y croient pas encore. Un dimanche matin, dans leur maison de Clermont, ils regardaient défiler les reportages relatant le traumatisant passage d’un homme costumé, armé d’un sabre. Ils savaient que l’homme avait fauché deux vies et blessé des passants du Vieux-Québec.  M. Clermont reconnait alors la rue des Remparts où réside sa sœur, sans se douter qu’elle fait partie de ceux qui se sont trouvés sur la route horrifiante du suspect.

«Ça a été tout un choc, raconte Mme Veilleux. Le fils de Suzanne a essayé de le rejoindre sur son téléphone pour une urgence.  Tout de suite, Michel a «allumé». «J’espère que ce n’est pas elle, que ce n’est pas l’histoire d’hier. Il va chercher son téléphone. Je l’entends crier dehors. «C’est Suzanne »!  On n’y croyait pas. On a écrasé tous les deux. On pleurait. Le choc était tel qu’il en tremblait», relate-t-elle, le cœur lourd. Mme Veilleux fait écho aux propos de M. Clermont, trop secoué pour prendre la parole.

De la fiction

Mme Clermont, lors d’un voyage. Courtoisie

M. Clermont et sa famille sont originaires de Québec. Il y a de cela une vingtaine d’années, ils sont venus dans Charlevoix pour y faire leur vie. Pendant quelques années, Michel Clermont opérait entre autres son restaurant Le Bistro Le Refuge du quai de Cap-à-l’Aigle, à La Malbaie. Sa carrière d’entrepreneur en restauration dans Charlevoix n’affectait pas le lien fort qu’il entretenait avec sa grande sœur Suzanne.

«Ça ne se peut pas, ça ne se peut pas», se dit M. Clermont encore aujourd’hui. «C’est horrible comment ça s’est passé, avec un sabre. Ça n’a pas de bon sens comment c’est sauvage, barbare. Tu n’imagines pas cela. C’est une mort à laquelle on ne s’y attend pas. Ce n’est pas comme quand quelqu’un est malade, où on s’attend au décès de la personne et où on a le temps de se préparer à cela. Là, tu te dis que c’est impossible. Ça se voit seulement dans les vues, ces histoires-là, au cinéma, à la télé », renchérit Mme Veilleux.

Depuis la tombée de la nouvelle, les messages au couple de Charlevoix affluent de partout. M. Clermont et Mme Veilleux tiennent à remercier tous ceux qui sont de tout cœur avec la famille.

« Si l’on avait à se souvenir d’elle, c’est de son sourire, de sa joie de vivre. Elle était toute petite, mais dégageait de la bonne humeur. Elle avait toujours le sourire, elle voyageait, elle était énergique. Elle est malheureusement sortie au mauvais moment fumer sa cigarette. Elle va nous manquer», termine la famille endeuillée.

Rappelons que l’individu accusé d’avoir commis deux meurtres et fait sept tentatives de meurtre est Carl Girouard, 24 ans, originaire de Montréal-Nord. Selon les informations partagées par le Service de police de la Ville de Québec, l’homme costumé aurait agi avec une arme blanche de type Katana.

Il aurait « choisi ses victimes au hasard» le soir du 31 octobre. Les évènements se sont déroulés autour de 22h30. Son arrestation a été réalisée vers 1h20 du matin, le 1er novembre.

 

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