La Malbaie dit bienvenue à tous et au revoir aux préjugés

Par Karine Dufour-Cauchon 11:30 AM - 15 octobre 2020
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Jusqu’ici, une quinzaine de citoyens de tous les horizons ont répondu «présents» à l’invitation de La Malbaie et de Claude Harvey (notre photo) pour accueillir comme il se doit les nouveaux arrivants.

Ceux qui choisiront La Malbaie comme terre d’accueil pourront compter sur Claude Harvey et son comité fraîchement formé pour débuter du bon pied leur nouvelle vie de Malbéens. Et pas question que les préjugés viennent obscurcir la mission que s’est donnée le passionné d’échanges interculturels.

La Ville de La Malbaie a été la première municipalité de Charlevoix à prendre les devants et à se lancer dans le nouveau projet du Service d’aide aux nouveaux arrivants (SANA). L’objectif de l’organisme est qu’à long terme, chaque ville et village de la région soient doté d’un comité citoyen dédié à l’intégration des nouveaux citoyens, issus ou non de l’immigration.

Le 6 octobre, le conseiller municipal Claude Harvey a tenu une rencontre d’information. À sa grande surprise, près d’une quinzaine de résidents ont apposé leur nom sur la liste afin de s’engager pour la cause. Des réunions virtuelles débuteront bientôt pour poser les bases de l’accueil qui sera réservé aux arrivants.

M. Harvey reconnaît que les préjugés concernant la diversité culturelle sont un enjeu présent dans la société charlevoisienne.

«Avant, le préjugé qu’on entendait le plus était «ils viennent voler nos jobs». Aujourd’hui, c’est moins cela, car nous avons des pénuries de main-d’œuvre importantes. Nous ne sommes plus capables de les combler, nos jobs. Les préjugés qui dominent toujours, c’est à l’égard des musulmans. On fait l’amalgame entre musulman et terrorisme. J’adore les musulmans, leur culture. C’est tellement riche, les échanges qui en sortent. Il faut sensibiliser la population locale au fait que ce sont des gens comme nous», indique-t-il.

Les citoyens de La Malbaie sont-ils racistes? Loin de poser ce constat, il indique que c’est la timidité qui prend le dessus sur les croyances stéréotypées.

«Souvent, on découvre qu’en dessous du préjugé, c’est de la timidité qu’il y a. C’est courant le fait que lorsque l’on voit une femme qui porte un voile, on se sent gêné d’aller lui parler, qu’on regarde ailleurs. Il faut passer la barrière de la gêne. Il y a des gens qui ont de gros préjugés dans Charlevoix, il ne faut pas se le cacher, mais c’est une minorité.»

Un besoin de sang neuf

«La Malbaie a tout à offrir» aux ménages en quête d’un nouveau milieu de vie, selon Claude Harvey. La municipalité a aussi tout à gagner à recevoir de nouveaux contribuables sur son territoire en dévitalisation.

« On commence à constater une diversité culturelle dans Charlevoix, qu’on ne voyait pas beaucoup avant. Notre démographie est en train de descendre, les gens vieillissent. Si nous voulons continuer d’avoir une communauté dynamique, il faut rajeunir notre population. On sait que les Français s’établissent ici sont bien intégrés dans la région depuis une dizaine d’années. On pense qu’on peut faire la même chose avec l’ensemble des arrivants. Le but ultime, ce n’est pas seulement de les accueillir, mais aussi de les intégrer», termine-t-il.

Lorsque les circonstances sanitaires le permettront, la Ville de La Malbaie aurait un projet de fête annuelle visant à accueillir publiquement les nouveaux arrivants. Pour l’instant, le comité SANA La Malbaie débutera son travail «à distance» et ne prévoit pas se réunir en personne.

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