Transformer une pandémie en opportunité

Par Emelie Bernier 12:20 PM - 16 juin 2020
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Nicolas Bellon a déménagé les pénates dans ce petit local commercial qui abritait auparavant un antiquaire.

Le propriétaire du Restaurant Ah, la vache, le Suisse Nicolas Bellon, a profité du temps gracieusement offert par la COVID-19 pour mener à bien quelques projets qu’il caressait depuis un moment.

Comme le disait Churchill, « un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté. » On peut sans conteste ranger Nicolas Bellon dans la seconde catégorie. «De notre côté, on a vécu le confinement plutôt bien! On a même réussi à lancer un restaurant », rigole le sympathique Helvète nationalisé Québécois depuis plusieurs années déjà.

Le petit troquet a déménagé ses pénates d’un bord à l’autre de la rue Saint-Jean-Baptiste à Baie-Saint-Paul. « C’était prévu qu’on fasse ce « move ». Quand on a fermé le 18 mars, on a réfléchi. On savait que ce n’était pas un truc indéfini, il fallait qu’on se lance et on a joué quitte ou double. Heureusement, on a un nom. Le téléphone n’a pas arrêté de sonner », dit-il.

Nicolas et sa conjointe Sophie Essiembre ont fait presque tous les travaux eux-mêmes, profitant du temps imparti par le confinement. « Sophie étant massothérapeute, elle ne pouvait plus pratiquer son métier. On a pris le temps de faire quelque chose qui nous ressemble, chaleureux et sans flafla», résume Nicolas Bellon, pas peu fier du résultat de ces quelques mois de travaux.

Le couple a profité du confinement pour peaufiner un concept du côté duquel il lorgnait depuis plus de cinq ans, soit le bol à fondue à emporter. Le bol est en fait un pain vidé de sa mie et rempli de fromage qu’il suffit de faire réchauffer et de déguster.  Celui-ci se présente dans une boîte-concept réutilisable co-créée avec Lico imprimeur. En cette ère où le « take  out » a la cote, le concept risque de plaire.

La date de réouverture n’est pas connue, car la COVID n’a pas que servi le duo. «On a attendu trois semaines après nos tuyaux de ventilation, parce qu’ils ont refait beaucoup de travaux chez les dentistes, dans les CHSLD… », explique Nicolas Bellon.

Quoi qu’il en soit,  les bols de fondue à emporter seront disponibles dès la Saint-Jean-Baptiste et on souhaite accueillir les clients le plus tôt possible. Le restaurant de 24 places devra limiter le nombre de convives pour répondre aux normes de la Santé publique. Les groupes de 10 personnes provenant de 3 ménages seront évidemment les bienvenus.« Avec le 2 mètres, on tombe à 12 clients au lieu de 24, alors on revient comme 5 ans en arrière quand on a ouvert. On n’a jamais cherché à faire du volume, ce n’est pas ce qu’on offre», dit celui qui compte tirer son épingle du jeu en s’appuyant sur une clientèle fidèle.

« 60% de ma clientèle est québécoise. Depuis qu’ils ont rouvert la région, je reçois 3-4 appels par jour pour des réservations. Ça devrait aller pas trop mal », lance l’optimiste Suisse.

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