Le marché immobilier fait fi du virus

Par Emelie Bernier 6:30 PM - 16 juin 2020
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Les impacts de la pandémie de COVID-19 sur le marché immobilier ne sont pas aussi négatifs qu’on pourrait le croire à priori. Le télétravail a ouvert de nouveaux horizons aux acheteurs potentiels et Charlevoix, épargné par la COVID,  a définitivement la cote auprès des acheteurs résidentiels.

Louise Brassard et Jean Dubuc sont deux vieux routiers de l’immobilier dans la région. Si leurs méthodes de travail ont été chamboulées par la pandémie, ils n’ont toutefois pas chômé dans les derniers mois.

« Quand ça a commencé,  dès la première semaine, on recevait des demandes tous les jours sans arrêt! Les gens cherchaient des résidences secondaires. Même si on a une grosse mise en marché, on n’avait pas assez de produits pour ce monde-là!», indique Mme Brassard. Le fait que les visites soient non recommandées par la Santé publique a modifié la façon de faire de l’équipe qu’elle forme avec Stéphanie Maltais. «Ne pas faire de visite a fait perdre des ventes. Je ne crois pas aux visites virtuelles. Puis, quand les visites ont été permises de nouveau, on a relancé tout le monde mais on a senti que plusieurs s’étaient découragés ou avaient remis le projet à plus tard. Est-ce qu’ils ont pris peur, est-ce qu’ils ont perdu leur emploi? On ne sait pas, mais ce n’est pas inquiétant. On sent la reprise.»

Jean Dubuc, courtier aux Immeubles Charlevoix, a pour sa part vécu un choc aux premiers jours du confinement. «Au début, ça m’a fait ralentir. Je n’avais pas d’appels, pas de courriels, rien d’urgent, ça m’a déstabilisé, surtout que le marché était explosif avant le COVID », », lance-t-il en riant.

Depuis 2 ans, le marché immobilier charlevoisien est en pleine effervescence, selon les deux courtiers.

« L’année avait commencé en lion, c’était vraiment très fort. Ça a ralenti et si on sent que la reprise est bonne, ça va prendre un certain temps à se stabiliser selon moi. J’ai aussi l’impression que les prix vont baisser pour le résidentiel. Beaucoup d’aînés veulent vendre pour s’en aller en résidence», résume Louise Brassard. De son côté, Jean Dubuc qualifie « d’extraordinaires », les deux dernières années.

«Les deux premiers mois et demi de 2020,  on était sûr de battre l’année record de 2019, puis la Covid nous a ralenti, mais un mois après le début du confinement,  le monde de Montréal, de l’extérieur a recommencé à appeler…Je n’ai pas de boule de cristal,  mais je crois qu’il y aura une tendance lourde de l’augmentation de notre démographie dans Charlevoix », avance M. Dubuc.

Les terrains ont aussi la faveur des acheteurs. « J’ai vendu beaucoup de terrains, des beaux terrains, pour des gens qui ont de l’argent, une carrière bien établie et pensent à la retraite, mais aussi des jeunes trentenaires activement à la recherche de leur coin de paradis. Beaucoup de gens ont fait une prise de conscience et remis leur ordre de priorité dans le bon sens. »

Le charme de Charlevoix ne se dément pas, selon Jean Dubuc. « C’est une destination privilégiée pour les gens qui veulent acheter une maison secondaire en région. Et c’est sûr que de ne pas avoir de cas, ou presque,  dans la région, ça a sonné une cloche. J’ai carrément des gens qui m’ont dit : si ça arrive encore je ne me ferai pas pincer et je vais avoir une maison dans Charlevoix! »

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