Réouverture des restaurants: casse-tête à la Maison du Bootlegger

Malgré les récentes annonces sur la relance de la restauration, Johanne Brassard, propriétaire de La Maison du Bootlegger, se creuse la tête pour trouver des façons d’accueillir ses clients en offrant «l’expérience Bootlegger» qui a fait la réputation de son établissement.

La renommée de la Maison du Bootlegger a été construite sur la proximité entre les convives assis côte-à-côte autour de longues tables et l’ambiance survoltée alimentée par la musique « live » d’un orchestre entraînant. Offertes de jour comme de soir, les visites guidées dans le labyrinthe de pièces exiguës de l’ancien Club des monts, reliquat bien préservé de l’époque de la prohibition, font aussi partie de «l’expérience Bootlegger ».

La visite guidée dans le labyrinthe du vestige de la prohibition est un “must” pour la clientèle.

À ce stade-ci, Johanne Brassard cherche comment elle pourrait maintenir les standards de cette fameuse expérience.  «J’ai des réservations jusqu’à Noël, avec des dépôts que je vais devoir rembourser si je ne trouve pas une solution qui réponde aux attentes de la Santé publique. Mon projet est unique et fonctionne seulement sur réservation. Je ne peux pas dire à mon client :  viens ici, mais il n’y a pas de band, pas de visite!»

Plus de 40 autobus ont déjà annulé leur passage pour les visites guidées de jour.  Pour rajouter une couche de complexité à une éventuelle reprise des activités, l’approvisionnement en viande est un véritable casse-tête. « Mon boucher m’a avisé que le prix de la viande avait doublé», lance-t-elle, visiblement découragée.

« J’ai fait mes projections pour me sécuriser, mais ce n’est pas simple. Les frais fixes n’ont pas la COVID!»

Johanne Brassard ne veut pas décevoir la clientèle qu’elle a bâtie au cours des 24 dernières années. «Il faut que je fasse mes frais sans mettre plus de 10 personnes par table provenant d’un maximum de 3 adresses différentes. Mes réservations ne tiennent pas compte de cela! On accueille en moyenne 150 personnes par soir, des gangs d’amis, des fêtes, des couples, des groupes… J’ai  40  employés qui attendent pour voir s’il vont travailler et dans quelles conditions. Je ne sais pas quoi leur dire!»