Hausse des cas de COVID-19 inévitable selon le Dr François Desbiens

Par Karine Dufour-Cauchon 8:41 AM - 5 mai 2020
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Si tous demeurent disciplinés et appliquent les mesures hygiéniques de protection contre le coronavirus, Charlevoix devrait demeurer sécuritaire.

C’est en substance le message que lance Dr François Desbiens, directeur régional de santé publique de la Capitale-Nationale. Des mesures seront prises pour réduire les risques de transmission, insiste-t-il.

« Il faut rouvrir tout en limitant l’augmentation de la transmission du virus. Je suis optimiste, car les gens de la Capitale-Nationale, plus particulièrement les gens de la région de Charlevoix, ont été très disciplinés et ont bien respecté les directives de distanciation sociale. Ils ont même souhaité être confinés davantage par rapport aux visiteurs, et ils sont très solidaires. Il y aura augmentation de la transmission. C’est inévitable. Elle sera toutefois limitée avec la stratégie de dépistage. Les mesures de protection de nos personnes les plus vulnérables ne sont pas relâchées », a-t-il soutenu.

Une chose est sûre, c’est que la fermeture ne peut pas durer encore des mois selon l’expert en santé publique, qui voit poindre à l’horizon une catastrophe économique.« On ne peut pas continuer à penser que d’ici 18 à 24 mois, tous nos commerces peuvent demeurer fermés et qu’on va rester à la maison sans conséquence sociale. Une récession économique majeure serait terrible », a-t-il lancé par la suite.

Il réitère toutefois que les démarches se veulent progressives et sont sous la réserve des autorités sanitaires. Si la situation venait à menacer la capacité du système hospitalier de la région, cette réouverture régionale pourrait être reportée.

Le 4 mai, les régions des Laurentides, Lanaudière, Chaudière-Appalaches et la ville de Rouyn-Noranda ont été les premières à voir les barrages démantelés.  Le 11 mai, ce sera au tour de l’Outaouais (à l’exception de Gatineau),  de l’Abibiti, de La Tuque et du Saguenay-Lac-Saint-Jean d’être « déconfinés ».

Finalement, les régions de Charlevoix et de la Côte-Nord verront leurs barrages routiers levés le 18 mai. Ce sera aussi le cas pour le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine.

Dépister à tout prix

Le plan de la Santé publique est de procéder à près de 14 000 tests de dépistage par jour. De ce nombre, 7 000 serviront à évaluer l’état du personnel en milieux de soins et des usagers. Six mille tests quotidiens seront réservés à la population: enseignants,  ouvriers d’une manufacture ou employés d’un commerce au détail.

La Santé publique gardera 1 000 ensembles de dépistage pour les éclosions soudaines et comme marge de manœuvre. Les scénarios de dépistage sont appelés à évoluer au fil des ouvertures graduelles des entreprises, écoles et garderies.

«Les rhumes, les légères toux et les légers malaises étaient traités avant avec «du mépris », si vous me passez l’expression. On n’allait pas voir le docteur, on prenait des Tylenols. Là, comme ça peut être une COVID et qu’on se déconfine, on suit la stratégie de l’Organisation mondiale de la Santé et on doit identifier toutes ces personnes-là. On doit tester tout le monde qui aurait potentiellement la COVID pour les isoler et éviter l’augmentation de la transmission »,  a conclu Dr François Desbiens.

Toute personne ayant des symptômes pourra téléphoner à la centrale 418 644-4545 pour obtenir un rendez-vous pour un dépistage.

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