Chronique : Relâche…de rêve

Par Brigitte Lavoie 3:50 PM - 25 février 2020
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Encore cette année, il y a bien des façons de profiter de la relâche dans Charlevoix. Photo archives

Quand la semaine de relâche se pointe vient souvent avec elle la liste des activités rêvées qui permettront de rentabiliser ces vacances hivernales et d’organiser des tonnes d’enfants chez qui l’ennui est en voie de disparition. Mais peut-être que cette année, nous pourrions bousiller l’avenir de nos trésors et leur causerie du retour des vacances en les laissant se relâcher le pompon. Parions qu’ils n’en mourront pas.

Commençons d’abord par rappeler que cette tradition, qui fait jubiler les enfants et stresser les parents, a été mise en place dans les années 1970. C’est Fernand Paradis qui en a d’abord eu l’idée. Lors de ses études en enseignement, il a constaté une hausse de l’absentéisme en février et en mars chez les écoliers et le personnel des écoles. Après un stage en France où il remarque qu’un congé printanier est en place afin d’offrir un répit aux enfants et aux enseignants, il devient directeur de la Commission scolaire catholique de Québec. Il réussit à  implanter un congé semblable pour ses élèves et le personnel enseignant. L’idée fait des petits et les calendriers scolaires seront finalement revus dans l’ensemble du Québec pour créer ce qui deviendra la semaine de relâche.

Avez-vous remarqué que les dernières semaines ont été rudes dans Charlevoix? Non pas à cause de la température, mais de tous ces virus qui ont ralenti bon nombre d’enfants et certains enseignants, sans compter les parents. Février est un petit mois, mais il a de quoi être fier; avec ses collègues «virus » et « lassitude hivernale», il peut mettre K.O. la moitié d’une classe du primaire et neutraliser une enseignante énergique boostée aux huiles essentielles.

Et voilà que la semaine de relâche s’amène. Quelle belle occasion de se relaxer, de prendre l’air et d’envoyer valser l’horaire et la routine… Mais non, c’est plutôt : wow, quelle extraordinaire opportunité pour courir ici et là, réserver un hôtel avec piscine sirupeuse, inscrire ses chérubins au nez morveux à un camp de jour ou s’entasser dans un chalet à 14 personnes en ignorant le teint pâle et le manque d’entrain du petit dernier! Là, je vais être ultra rabat-joie, mais je vous prédis des enfants qui se chamaillent à l’aller et au retour, des courses illégales dans les corridors de l’hôtel qui perturberont votre grasse matinée, des files interminables partout, de l’argent tiré par les fenêtres, du vomi et un intense besoin de repos pour la deuxième semaine de mars.

La relâche de rêve, celle qui nous laisserait tous contentés et bien, juste bien, se conjuguerait en grande partie avec le mot maison. Dormir un peu plus tard, flâner en pyjama, se faire une soirée cinéma qui commence à 16 h, c’est légal. Avoir des habits de neige trempés qui sèchent devant le poêle parce qu’un nouveau fort et une glissade trônent dans la cour, c’est assez légal aussi.

Sortir des jeux de société de l’armoire et les laisser traîner sur la table de la cuisine, ça ne donne pas de contravention.

Tester de nouvelles recettes de biscuits et les manger pour dîner, ça ne tuera pas personne. Passer du temps avec des grands-parents, des oncles, des tantes, ça risque juste d’être plutôt agréable. Heureusement, surenchère et stress de la relâche parfaite ou pas, les patinoires de nos villages retentiront des rires et des cris des patineurs.

Quelques matchs de hockey épiques rejoindront la banque à souvenir. Dans nos bibliothèques, des lecteurs relaxes s’agglutineront pendant des heures, le nez fourré dans un livre ou bercé par le WiFi gratuit pendant que leurs parents feront du télétravail.

Le Cinéma La Malbaie aura des représentations en après-midi et louera des jeux vidéo à la pelle, le Mont Grand-Fonds ouvrira le T-bar en plein milieu de semaine et la piscine municipale offrira des bains libres le jour.

Si vous décidez de rester à la maison, ici ou dehors ici, gageons que tout votre monde y trouvera son compte.

Bien manger, dormir assez et avoir l’attention bienveillante de ses parents, c’est pas mal l’essentiel de survie de tous les enfants et adolescents du XXIe siècle. Et c’est remarquable comment ces trois petites choses ont un effet radical et presque instantané sur eux. Mais voilà, c’est tellement simple qu’on aime mieux se compliquer la vie et survolter le quotidien, comme si on allait s’y perdre.

 

Je vous souhaite une belle semaine de relâche. Prenez ça cool et levez le pied. Y a pas de souci!

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