Salle comble pour le retour des Petites Franciscaines de Marie à Maison-Mère

Par Emelie Bernier 2:29 PM - 6 octobre 2019
Temps de lecture :
Gabrielle Leblanc, directrice générale de Maison Mère, et Sr Doris Lamontagne, supérieure générale des Petites Franciscaines de Marie.

En mars 2017, les Petites Franciscaines de Marie vivaient un grand branle-bas.  Domiciliées jusque-là dans l’immense ensemble conventuel du boulevard portant le nom de leur fondateur, Ambroise Fafard, les religieuses pliaient alors bagages pour emménager dans une résidence toute neuve, à quelques pas de leur ancienne demeure. Dimanche, elles y sont revenues, une façon pour elles de dire « nous avons quitté la maison, mais pas la mission ».

 

Rassemblées dans ce qui fut longtemps leur fief et entourées d’une foule de gens venus les saluer, les religieuses étaient tout sourire. «On est restées très discrètes depuis notre départ. Nous avions envie de partager ce que nous sommes devenues depuis.  Notre mission continue. Nous sommes encore très actives! », confie Sr Doris Lamontagne, supérieure générale de la congrégation des Petites Franciscaines de Marie (PFM).

Quitter l’ensemble conventuel a été un deuil, mais aussi une renaissance, comme l’explique Sr Hélène Lavoie.  « Ça s’est très bien passé parce qu’on a été bien préparées. Mais il faut le dire, nous pensions finir nos vies ici alors oui, ce fut l’occasion de faire un grand détachement. Heureusement, nous poursuivons notre mission et nous sommes demeurées dans notre milieu. C’était très important pour nous», indique la religieuse qui n’a « que des mercis à dire au Seigneur ». « Ce qui est arrivé c’est pour le mieux. Moi,  que la ville dise oui au projet, ça m’a consolée. Et nous avons eu la chance de rester ensemble alors que plusieurs communautés ont été séparées », ajoute-t-elle.

Sœur Doris Lamontagne se réjouit que les sœurs aient vécu la transition sereinement. « Ça fait 130 qu’on est en mission, on est encore en tablier de service et on est heureuse », indique-t-elle.

Plusieurs membres de la communauté reviennent régulièrement à Maison Mère et apprécient ce que devient leur ancien milieu de vie. « Chaque locataire est là dans un but collectif, pour améliorer la collectivité. Ça nous réjouit car l’ensemble conventuel a toujours été un lieu d’hospitalité », explique Sr Lamontagne, rappelant que les fondatrices hébergeaient les travailleurs du chemin de fer il y a bien des décennies.

L’année 2019 marque le 130e anniversaire de la congrégation franciscaine et les 30 ans de l’alliance avec les Associés, un groupe de laiques partageant les valeurs franciscaines et toujours actif aujourd’hui.

En 2018, les PFM célébraient le 50e anniversaire de l’implantation à Madagascar. Leur première apparition publique depuis le déménagement aura aussi permis de lancer une campagne de financement pour leur communauté malgache (a lire ici). L’histoire des PFM est intimement liée à celle de Charlevoix et ce lien a d’ailleurs attiré l’attention d’une équipe de chercheurs de l’Université Laval qui s’est penché sur l’impact sociologique de la présence de la congrégation dans la région. Les résultats seront connus sous peu.

«La proximité avec les gens de Charlevoix a toujours été notre mission et la mission actuelle de Maison Mère revient à cette proximité. Quand j’ai la chance de me promener dans notre allée, que je rencontre des gens d’un peu partout qui bénéficient de ce cadre naturel exceptionnel, du Jardin de François, je suis fière. Nous en avons profité pendant 125 ans, c’est le temps de laisser à d’autres cette chance.  Nous sommes fières et contentes de cette œuvre dans la continuité », conclut Sœur Doris Lamontagne.

Une mission bien vivante

(EB) Les religieuses ne se sont pas tourné les pouces depuis leur départ de l’ensemble conventuel. Une fois remises du « grand dérangement » occasionné par le déménagement, elles se sont impliquées notamment dans la mise en valeur de leur patrimoine. Elles ont collaboré de près à l’élaboration du parcours de découverte Le fil rouge, entre les murs de leur ancienne demeure. Les nombreux invités qui ont répondu à leur invitation dimanche étaient d’ailleurs conviés à emprunter le circuit muséal.

C’est aussi aux PFM qu’on doit l’installation de panneaux explicatifs au cimetière de « l’allée des Sœurs ».   «On voulait que les gens puissent consulter qui est enterré dans notre cimetière. Il y a 700 religieuses, mais autant de laiques, sinon plus! », explique la supérieure générale Sr Doris Lamontagne.

De leur nouvelle maison, elles étaient aux premières loges pour voir la destruction de l’hôpital où elles ont longuement œuvré. Elles ont tenu à mettre un peu d’elles dans la construction neuve qui l’a remplacé. « Dans le nouvel hôpital, il y a un mur qui témoignent des valeurs qui nous ont inspirées et qui continuent d’inspirer ceux qui dédient leur vie à soigner les autres », ajoute Sr Lamontagne.

Installées pour la plupart dans la Résidence des Bâtisseurs (quelques-unes habitent encore la maison généraliste alors que d’autres partagent leurs vies entre Québec et Baie-Saint-Paul), les religieuses perpétuent leur mission caritative avec leurs nouveaux colocataires. «On est heureuse de partager la fraternité avec les résidents.  Tous les jours, on a la chance de vivre l’eucharistie avec ces résidents. La congrégation assure l’animation dans la chapelle qui a été aménagée aux Bâtisseurs. Nous poursuivons notre vie en mission ici avec les résidents et nous sommes reconnaissantes de partager notre foi », confie Sr Lamontagne.

 

Partager cet article