Pavillon Hubert Reeves: un projet plus modeste exigé

Par Karine Dufour-Cauchon 12:05 PM - 28 août 2019
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Voici une conception de l’expérience des usagers du futur Pavillon Hubert Reeves. Agence Sibéria Inc.

Pour obtenir du financement public, le projet du Pavillon Hubert Reeves (PHR) doit être revu. C’est du moins l’avis de la députée Émilie Foster et du préfet de la MRC de Charlevoix-Est Sylvain Tremblay.

Le projet est actuellement évalué à 15 millions $. Trop cher disent les gestionnaires des fonds publics. Et ils en rajoutent, estimant que le projet n’est pas assez viable, qu’il perd de la crédibilité avec le temps et que les partenaires financiers sont insuffisants.

« Lors de cette rencontre, nous avons partagé des constats communs. Le PHR, dans la mouture dans laquelle il est présenté depuis près de 10 ans, n’a jamais vraiment fait la preuve de sa viabilité. Dans les neuf scénarios budgétaires proposés par l’organisation, six sont déficitaires. On ne veut pas prendre le risque comme élu d’être pris avec quelque chose de pas rentable et trop gros », débute Émilie Foster.

La MRC et le gouvernement provincial accompagnent le PHR depuis 2011. Sylvain Tremblay réitère à son tour le rôle des subventions, qui ne correspondent plus à l’étape où le projet est rendu. « L’argent public est un levier pour l’émergence de projet. Je pense que nous avons assez accompagné à ce niveau-là dans ce projet », soutient à son tour M. Tremblay.

« Maintenant, soit on revoit le projet de façon beaucoup plus modeste et on commence à plus petite échelle, continue le préfet. On parle quand même d’une bâtisse neuve à 15 M$. Peut-on le faire, soit plus modeste, où dans une bâtisse déjà existante ? », questionne M. Tremblay.

Autre conception du futur PHR,

Non à l’église de Pointe-au-Pic

Le promoteur du projet, c’est l’Observatoire de la géosphère de Charlevoix (OGC). Son président, Michel Gervais, admet que son organisme devra se questionner sérieusement sur l’avenir du projet. « On continue de penser que ce projet est absolument emballant et que c’est la signature scientifique de Charlevoix qui est en jeu », conclut Michel Gervais L’OGC n’envisage pas de reprendre l’église de Pointe-au-Pic tel que proposé. « Cela aurait d’autres implications, et on se doit d’y réfléchir. Ce n’est pas une option que l’on envisage de transférer le projet dans cette église », explique le président.

M. Gervais a aussi mentionné que le fédéral, pour sa part, était plus timide à financer le projet en raison de l’absence du gouvernement du Québec comme partenaire financier.

« La prétention que le fédéral attend après le provincial pour embarquer, c’est faux, corrige Mme Foster. Ils ont eu un refus de Patrimoine Canada pour des raisons de non-éligibilité ».

Les porteurs du projet estiment être capables d’aller chercher 4 M$ en financement privé. Encore une fois, rien d’assez concret pour convaincre les paliers d’investir davantage.

« Il n’y a aucune lettre de confirmation de partenaires privés prêts à appuyer ce projet. Il n’y a pas de fonds déposé nulle part », soutient Mme Foster ensuite.

Dans les documents d’avant-projet, on dénombre une douzaine de lettres d’appuis des instances politiques, des milieux scolaires et du privé, mais effectivement sans engagements financiers officiels.

Émilie Foster, issue du milieu universitaire, a tenu à rappeler qu’elle croit en la pertinence du projet. Il n’y a pas de mal, rendu à un certain stade, de faire le point sur un certain projet et de dire, voici ce qui va, et voici ce qui ne va pas. Peut-on être constructif et avancer ? C’est dans cette démarche-là que nous avons rencontré les membres du conseil d’administration ».

 

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