Le Pavillon Hubert Reeves « n’est pas viable » selon le provincial

Par Karine Dufour-Cauchon 7:00 AM - 22 août 2019
Temps de lecture :

Bernard Maltais et Michel Gervais, de l’Observatoire, entourant Jean-François Major et Annette Viel, de Sibéria, les auteurs du concept muséologique de l’OGC. (Archives, 2017)

Le projet de Pavillon Hubert Reeves n’est pas assez viable, perd de la crédibilité avec le temps et manque de partenaires financiers publics et privés.

Ce sont les trois reproches qui auraient été émis par le bureau de la députée Émilie Foster, en rencontre avec les membres de l’Observatoire de la Géosphère de Charlevoix (OGC) qui chapeaute le projet depuis 10 ans.

Michel Gervais, président du conseil d’administration de l’OGC, défend que ces trois constats ne correspondent pas à leur vision du projet.

« Premièrement, les représentants du provincial nous ont dit que le projet ne semble pas viable sur le long terme. Nous avons fait des études qui démontrent le contraire. Avec un achalandage de 18 000 personnes par année, nous serions rentables. On sait que c’est possible, avec la quantité impressionnante de personnes qui passent dans Charlevoix chaque année », débute le président. Il ajoute d’ailleurs que les chiffres avancés à l’époque ne comptaient pas les clients potentiels du Club Med.

« Deuxièmement, on nous dit que cela fait trop longtemps que le projet est sur la table, et qu’il a perdu de la crédibilité. C’est un drôle d’argument, selon moi. Il y a du potentiel pour le tourisme scientifique dans Charlevoix, en plus que le projet de Géoparc va de bon train », continue M. Gervais.

Le cadre financier du projet à 15 millions $ pose également problème aux instances provinciales, « froides » à l’idée de financer le pavillon. « Troisièmement, ils nous reprochent que notre projet de Pavillon Hubert Reeves ne soit pas assez attaché avec du financement privé et fédéral. Cependant, le fédéral nous a toujours dit que si le provincial embarquait, il embarquerait aussi dans le financement du projet. Nous sommes donc dans une impasse », soutient-il ensuite.

Les études menées par l’OGC soutiennent que le financement du secteur privé pourrait potentiellement atteindre 4 millions $, soit le quart du projet.

Un projet trop gros et non admissible

Le projet de Pavillon Hubert Reeves aurait pour but de devenir un centre d’interprétation de l’origine météoritique de Charlevoix, tout en étant un laboratoire pour les chercheurs en sciences de la terre. Ce bâtiment neuf, équipé en technologie de muséologie moderne, doit mobiliser une somme de 15 millions $.

“On nous a offert de faire le projet à plus petite échelle, dans l’église de Pointe-au-Pic par exemple. Mais cela aura d’autres implications, et on se doit d’y réfléchir. Ce n’est pas une option que l’on envisage de transférer le projet dans cette église”, explique le président.

Finalement, comme le projet a une vocation éducative, touristique et de développement économique, il devient trop éclectique pour être admissible à un programme de subventions précis.  ” Ça tombe entre les chaises des programmes normés qui existent.

L’impasse de financement provincial soulevée par cette rencontre oblige le conseil d’administration de l’OGC à se questionner sérieusement sur l’avenir du projet. Une rencontre aura lieu prochainement.  « On continue de penser que ce projet est absolument emballant et que c’est la signature scientifique de Charlevoix qui est en jeu », conclut Michel Gervais

Partager cet article