Pompier : ce « métier de fou » récompensé

Par Karine Dufour-Cauchon 9:40 AM - 4 juin 2019
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Philippe Savard, Denis Lévesque, et Éric Tremblay arborant leur médaille soulignant la longévité de leur service.

Trois pompiers du service de sécurité incendie de La Malbaie, Denis Lévesque, Philippe Savard et Éric Tremblay, ont vu leur travail récompensé d’une médaille lors du récent congrès de l’Association des chefs de sécurité incendie du Québec (ACSIQ) au Fairmont Le Manoir Richelieu. Rencontre avec trois personnalités locales qui ont consacré leur vie à combattre le feu.

Par Karine Dufour-Cauchon

Denis Lévesque, Philippe Savard et Éric Tremblay ont reçu des mentions d’honneur soulignant leur 20 et 30 ans de service dans la communauté. Ils reviennent sur leurs années d’expérience et sur l’évolution du « métier de fou » dans lequel ils se sont investis.

Denis Lévesque, à l’aube de ses 57 ans, a été décoré pour ses 33 ans de service en sécurité incendie sur le territoire de CharlevoixEst. « Ça fait toujours un petit velours. On ne voit pas la médaille quand on commence. Ce qu’on fait quand on s’inscrit, la première chose c’est que l’on veut aider les gens », lance M. Lévesque, qui ajoute toujours avoir été fasciné par l’urgence.

« Même si subir un incendie est un malheur que nous ne souhaitons à personne, il faut penser à comment je peux aller aider ces gens-là ? », s’est demandé M. Lévesque tout au long de son service. Le pompier retraité depuis 2017 est satisfait de ses années de service et reste impliqué dans les différentes collectes de fonds du service de sécurité incendie de La Malbaie.

À la lumière de ses 36 années en tant que pompier volontaire, Philippe Savard témoigne pour sa part de l’évolution du métier, de ses techniques et de sa mentalité. « C’est sûr que le métier a changé depuis que j’ai commencé à 18 ans. Ce n’est pas que c’est plus dur physiquement qu’avant, c’est surtout les procédures et façons de faire qui sont différentes par contre », débute-t-il.

« Par exemple, avant, on ne parlait pas des chocs posttraumatiques. Aujourd’hui, il y a des associations qui prennent en charge les pompiers qui le vivent. Aussi, il y avait seulement deux appareils respiratoires et ceux qui les prenaient étaient considérés comme « peureux ». Quand on a commencé à faire de l’arrosage par l’intérieur des bâtiments incendiés, c’est devenu une norme de le faire car on est davantage conscient des risques de cancer rattachés aux interventions et à l’exposition à la fumée », témoigne l’homme qui tient à poursuivre son implication aussi longtemps que possible.

En plus d’être ambulancier à ses heures, Éric Tremblay est pompier volontaire depuis 20 ans. Honoré par ses pairs lors du congrès de l’ACSIQ, il confie s’impliquer dans la cause pour être « un exemple positif pour les jeunes, surtout ses enfants ». « Oui, on ressent de la fierté quand on reçoit une reconnaissance. Mais je le fais surtout pour laisser quelque chose à mes enfants, qu’ils ressentent aussi de la fierté en disant que papa était pompier », conclut l’homme de 41 ans qui ne prévoit pas mettre fin à son implication dans le domaine de la sécurité incendie de sitôt.

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