Sécurité incendie: l’éclatement de La Malbaie nuit à sa force de frappe

Par Lisianne Tremblay 6:50 AM - 4 avril 2019
Temps de lecture :

Photo de l’incendie du 23 octobre 2018.

La grandeur du territoire et l’éclatement de La Malbaie rendent difficile l’atteinte de la force de frappe, une norme qui fait partie du schéma de couvertures de risques en sécurité incendie.

La force de frappe se compose du personnel affecté aux opérations de sauvetage et d’extinction, des débits d’eau nécessaires à l’extinction de l’incendie. Elle dépend aussi du temps minimum que mettent les pompiers à se rendre sur les lieux de l’incendie, qui devrait être de 15 minutes. Pour une deuxième année consécutive, le service de sécurité incendie de La Malbaie a atteint une force de frappe de 44 % en 2018 dans près de la moitié des 46 interventions assujetties à cette norme du schéma de couverture de risques.

« Même si j’avais 15 pompiers de plus à La Malbaie, cela ne réglerait pas notre problème dans les secteurs de Sainte-Agnès ou Saint-Fidèle, a soutenu le directeur du service de sécurité incendie, Mario Savard. Il faudrait que les nouveaux pompiers soient répartis sur tout le territoire. La géographie de la ville ne nous aide pas. Si mon pompier réside à Rivière-Malbaie, il devra passer cinq feux de circulation avant de se rendre à la caserne. C’est donc difficile d’avoir huit pompiers en 15 minutes avec ses contraintes. »

« Par exemple, nous avons réussi à le faire lors de l’incendie à Port-au-Persil (le 27 mars) puisque un premier camion avec quatre pompiers était parti en six minutes de la caserne de Saint-Fidèle, a ajouté M. Savard. L’alarme a été donnée à 16 h 50 donc les pompiers avaient terminé leur travail, mais ce n’est pas toujours le cas. Aussi, lorsque nous sommes dans le périmètre urbain, c’est plus facile d’atteindre le temps minimal. Le moyen ultime pour nous aider serait d’avoir une équipe de garde à la caserne, cependant cela coûte cher ».

Recrutement difficile

Pour le moment, le service de sécurité incendie peut compter sur 35 sapeurs. « Ce n’est pas évident de recruter parce que le taux de rétention est de 60 % alors que pour former un pompier cela coûte environ 10 000 $ en raison de l’achat de l’équipement, a soutenu le directeur. Maintenant, lorsque nous sommes en recrutement, nous rencontrons tous les membres de la famille afin de donner l’heure juste. Nous leur donnons par la suite une semaine pour réfléchir. Souvent, ils décident de ne pas faire la formation après en avoir parlé avec leur conjointe. »

Le nouveau schéma de couvertures de risques tiendra compte du kilométrage. « Il y aura aussi plus d’ententes d’entraide entre les municipalités, ce qui apportera certains bénéfices, mais pour La Malbaie il n’y aura pas de différence, termine Mario Savard. La fusion avec le service de sécurité incendie de Clermont a déjà été envisagée, ce qui nous aiderait, mais plusieurs personnes sont contre cette solution. Lorsque je suis arrivé il y a cinq ans, la force de frappe était la même, ce n’est pas inquiétant pour nous. »

Soulignons en terminant que le taux régional se situe pour sa part à 54 % puisque la force de frappe a été atteinte lors des 31 interventions sur les 58 qui se sont produites en 2018.

 

 

Partager cet article