Joanie Harvey aurait voulu accoucher à l’Hôpital de La Malbaie

Joanie Harvey attend son deuxième enfant. Elle en est à 39 semaines et un jour de gestation. Le 3 avril, elle a appris sur notre site Internet qu’il ne lui serait pas possible d’accoucher à La Malbaie en raison d’une découverture de six jours en obstétrique.

« Je suis vraiment déçue, je peux accoucher d’une journée à l’autre et je tenais à aller à La Malbaie parce que toute ma famille habite là-bas, confie Mme Harvey, qui réside aux Escoumins. Aussi, ma sœur habite à Québec. C’est désolant d’apprendre à la dernière minute que tu ne peux pas accoucher dans l’hôpital que tu veux. Si je n’avais pas vu l’article, je me serais rendue à La Malbaie et j’aurais paniqué de me faire dire qu’on me transférait  à Québec. Je n’ai pas reçu d’appel de mon médecin à ce sujet. »

La date prévue pour son accouchement est le 10 avril. « Je souhaite vraiment que mon bébé attende. Pour mon premier enfant, j’ai accouché à 41 semaines et demie à l’Hôpital de La Malbaie. Je connais bien cet endroit et cela s’est bien déroulé. Pour le moment, mon travail n’est  pas commencé, mais vu que c’est un deuxième accouchement, ça peut arriver. J’ai même le numéro de téléphone du traversier afin de m’assurer que je puisse le prendre en urgence. »

Mme Harvey se rendra toutefois à l’Hôpital des Escoumins si les contractions commencent. « Au moins, je sais que c’est eux qui me prendront en charge. C’est un stress supplémentaire pour moi de me rendre à Chicoutimi vu que je ne connais pas cet hôpital. Aussi, je n’aurai pas beaucoup de visites à Chicoutimi vu que je serai plus loin. Je souhaite vraiment accoucher le 10 avril. Même si j’ai très hâte, tout d’un coup, je ne suis plus pressée d’accoucher… »

Manque d’infirmières 

Cette découverture est causée par la pénurie de main-d’œuvre infirmière, explique-t-on au Centre intégré universitaire de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale. « Ce n’est pas une situation souhaitable pour nous, mais il manque de 30 à 40 infirmières à temps complet pour la région de Charlevoix, a commenté la directrice des soins infirmiers du CIUSSS de la Capitale-Nationale, Sylvie Bonneau. Seulement en obstétrique, nous avons cinq postes vacants en plus de deux infirmières en congé de maternité et deux infirmières en maladie. Nous faisons beaucoup de recrutement, mais nous n’avons pas les résultats souhaités. Environ sept patientes peuvent être touchées par la découverture et elles ont été contactées par leur médecin. »

À moins de circonstance exceptionnelle, les accouchements seront réalisés au CHU de Québec, Université Laval. Dans une situation d’urgence, les femmes enceintes peuvent se présenter à l’urgence de La Malbaie et l’évaluation sera effectuée par le personnel qualifié en place.

« Nous avons de petites équipes surtout en obstétrique, en urgence et en oncologie à La Malbaie, a ajouté Mme Bonneau.  Les infirmières effectuent déjà des quarts de travail de 16 heures alors nous ne pouvions pas leur en demander plus. Le temps supplémentaire obligatoire ne s’applique pas dans ce cas-là. Nous travaillons à chercher des solutions afin de rétablir la situation le plus rapidement possible. Il faut aussi préciser que lors des accouchements, il doit y avoir deux infirmières dédiées pour la maman et le bébé. Notre but est d’offrir un service sécuritaire aux femmes enceintes. »

Soulignons en terminant que 150 accouchements se font par année à l’Hôpital de La Malbaie et que 53 % des accouchements ont lieu à Québec pour différentes raisons selon les statistiques du CIUSSS de la Capitale-Nationale.