Les traitement des eaux usées, un puits sans fond

Par Jean-Sébastien Tremblay 6:32 AM - 24 octobre 2018
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Les résidents de Baie-Sainte-Catherine pourraient bien voir leur compte de taxes augmenter de plusieurs centaines de dollars par année à cause de la réglementation provinciale sur le traitement des eaux usées.
« Nous avons jusqu’au 31 décembre 2020 pour refaire notre réseau d’égouts et d’aqueduc et pour construire une station d’épuration des eaux», déclare le maire Donald Kenny. En effet, le Règlement sur les ouvrages municipaux d’assainissement des eaux usées, adopte en 2013, force les municipalités qui déversent leurs eaux usées directement dans le Fleuve Saint-Laurent à cesser de le faire.
Quatre tuyaux déversent les rejets domestiques de la municipalité dans l’étendue d’eau : l’une près du quai, l’une dans le secteur du village et les deux autres de chaque côté de la Rivière aux Canards.
La situation de celle-ci est particulière. « Les conduits d’aqueduc chevauchent ceux d’égouts à certains endroits. Notre réseau date de 66 ans, et n’a pas été conçu comme ceux d’aujourd’hui. De plus, certaines sections se trouvent sur la route 138 », explique-t-il.
Bien que le coût d’une entreprise, n’est pas encore connu, car les plans et devis n’ont pas été réalisés. « Le réseau desservira 140 unités et aura une longueur de sept kilomètres. Ça va coûter plusieurs millions de dollars, c’est certain », affirme l’élu.
Le gouvernement du Québec a mis sur pied un programme d’aide financière pour aider les petites municipalités à assumer ces énormes coûts. En effet, il assumera 95% de la facture du projet. « Même avec cette subvention nous devrons augmenter les taxes de plusieurs centaines de dollars pendant 25 ans à cause du faible nombre de payeurs de taxes et de l’ampleur du projet », affirme Donald Kenny.
Il craint d’ailleurs que cela décourage les nouveaux arrivants s s’installer dans sa municipalité et incite les résidents à la quitter. « Déjà, plusieurs personnes âgées vivent seules et ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Nous avons dû étaler le paiement des taxes en six versements », illustre-t-il.
Cette année, Baie-Sainte-Catherine a déjà connu une mauvaise expérience en matière d’eaux usées. En effet, elle avait réservé 158 000$ afin de compléter les travaux pour les cinq résidences à l’ouest de la Rivière aux Canards, à l’aide d’un système de type Bionest.
Or, la plus bas soumissionnaire prévoyait 330 000$ pour faire les travaux. « Nous avons laissé tomber. Et le ministère refuse de financer l’installation de fosses septiques sur les cinq terrains, car il n’offre pas de subventions pour les travaux sur les terrains privés. Pourtant, ça l’aurait coûté tellement moins cher ! », souligne M. Kenny.
Une solution sans issue ?
Donald Kenny ne croit pas que sa municipalité rencontrera la date butoir fixée le 31 décembre 2020 par le gouvernement du Québec. Tant que la question du financement n’est pas réglée, les travaux ne peuvent pas aller de l’avant. « J’ai déjà eu des discussions avec la nouvelle députée Émilie Foster à ce sujet. Il doit y avoir une exception pour notre municipalité. Je travaille présentement sur ce dossier », conclut le maire.
Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, en charge de ces programmes, n’a pas répondu aux demandes d’entrevue du Charlevoisien.

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