Les maires « zen » par rapport au cannabis

Par Jean-Sébastien Tremblay 11:05 AM - 17 octobre 2018
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Contrairement à plusieurs villes du Québec, Baie-Saint-Paul, Clermont et La Malbaie n’ont pas adopté de réglementation afin d’encadrer davantage la consommation de cannabis maintenant légale sur leur territoire.
« Nous ne sommes pas en panique. Ce n’est pas comme si le cannabis n’existait pas auparavant », affirme Michel Couturier, maire de La Malbaie. Il ne croit pas que sa légalisation entraînera une grande révolution, sauf dans les premiers mois. « Peut-être que les personnes ayant milité pour [celle-ci] se manifesteront davantage ou feront des coups d’éclat, mais tout devrait rentrer dans l’ordre rapidement », déclare-t-il
Il explique que la législation provinciale adoptée en juin dernier réfère à celle déjà en vigueur sur le tabagisme. « Selon nous, [elle] est assez précise et encadre assez bien les endroits où il sera permis de consommer », affirme-t-il.
Le conseil municipal ne ferme cependant pas la porte à adopter une réglementation dans le futur. « Nous allons voir comment cette activité va se dessiner sur notre territoire. Nous ne voulons pas faire des règles pour faire des règles », affirme l’élu. Par exemple, il entrevoit la possibilité d’encadrer la consommation de cannabis dans certains lieux publics et lors de spectacles, si cela devenait nécessaire.
Quant à lui, Jean-Pierre Gagnon, maire de Clermont, abandonne dans le même sens que M. Couturier. « Nous n’adopterons pas de réglementation sur le cannabis pour l’instant. C’est bien beau, adopter des règles, mais après, il faut les faire respecter », affirme-t-il. Celui-ci souligne que le nombre de policiers à patrouiller le territoire est limiter.
Aussi, l’élu croit qu’un encadrement de la consommation du cannabis devrait être fait sur le plan régional, et non seulement municipale, pour être réellement efficace.
Dans l’ouest, le maire de Baie-Saint-Paul Jean Fortin est plus enclin que ses collègues à légiférer sur la consommation de cannabis. « Pour l’instant, il n’y a pas de règlements. Par contre, il est possible que nous en adoptions un dans le futur », énonce-t-il.
Présentement, il est stade de la consultation avec les intervenants du milieu et le comité de sécurité publique de la MRC de Charlevoix.
La santé publique contre la réglementation supplémentaire
Le directeur de santé publique du CIUSSS de la Capitale-Nationale recommande de ne pas ajouter une réglementation municipale supplémentaire étant donné les mesures déjà prévues dans la Loi encadrant le cannabis du Gouvernement du Québec.
En effet, il croit que cela pourrait augmenter l’exposition des tiers à la fumée secondaire, criminaliser davantage les personnes marginalisées et créer une iniquité sociale.

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