Quand des entrepreneurs de Charlevoix témoignent…

Par Eric Maltais 30 mars 2016
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Quelques dizaines d’entrepreneurs et jeunes gens d’affaires ont assisté le 24 mars à la soirée découverte « Affaires et Papilles », au cours de laquelle les hommes d’affaires Frédérick Tremblay, de la Microbrasserie Charlevoix, et Rock Boulianne, de Solugaz, ont eu l’humilité de témoigner de leur expérience.

Cet événement, organisé grâce à une collaboration entre la Chambre de commerce de Charlevoix et l’École d’entrepreneurship de Beauce, visait, selon Julien Dufour, président de la Chambre, à créer des liens entre les entrepreneurs d’ici et à favoriser ainsi leur croissance. Pour arriver à grandir, il faut savoir bénéficier de l’expertise des autres, un message encore plus convaincant lorsque les témoins se présentent comme des figures bien connues de Charlevoix.

La présence de MM. Tremblay et Boulianne ne relève pas du hasard. À un moment important pour la croissance de leur entreprise, les deux hommes d’affaires ont ressenti le même besoin : celui de douter de leur capacité d’amener leur entreprise ailleurs. Autant ils étaient convaincus qu’ils avaient été les moteurs incontournables de leur réussite, autant ils manifestaient le désir d’en apprendre plus pour franchir un nouveau pas. Ce pas s’est traduit par une participation à l’École d’entrepreneurship et ils se présentent à ce jour comme les seuls candidats de Charlevoix à avoir vécu cette passionnante expérience.

M. Boulianne gère une entreprise de distribution de gaz naturel qu’il a lancée il y a 23 ans, œuvre à Québec, Charlevoix, Saguenay—Lac-Saint-Jean et Côte-Nord, avec 95 employés et 15 000 clients.

M. Tremblay s’est lancé en affaires en 1998 avec la 13e microbrasserie québécoise, aujourd’hui au nombre de 140. Il a construit son usine en 2008, compte 20 employés, deux entrepôts dont un à Montréal et il confesse avoir appris à se connaître et à utiliser ses forces.

Beaux entretiens

D’entrée de jeu, l’animatrice Marie-Ève Poirier, de l’École d’entrepreneurship, a expliqué comment son organisation avait puisé cette information. « Notre inspiration pour cette conférence relève de l’idée de Mario Girard, président-directeur général du Port de Québec, qui nous assistait lors de nos formations. Il voulait qu’on soit capable de permettre aux entrepreneurs de connaître les erreurs les plus fréquentes afin de les éviter tout simplement. Nous avons donc expédié un sondage parmi notre banque de données qui comprend plus de 450 noms et 125 de ceux-ci ont répondu dans un temps record. Nous avions donc en main tout ce qu’il faut pour compléter nos formations ».

Deux choses sont rapidement ressorties, selon Mme Poirier : on fait tous des erreurs et il faut avoir la résilience de savoir comment on va s’en sortir. Au palmarès, la mauvaise gestion des ventes vient en dixième position alors que plus d’un aurait pu penser que l’erreur est beaucoup plus grave. Par contre, au premier rang du palmarès se situe le fait de garder trop longtemps des personnes qui ont une attitude négative. « Il ne faut pas tolérer l’intolérable. Tu contribues alors à contaminer ton entreprise », ajoute Mme Poirier.

Courage directorial

La participation de Rock Boulianne a l’École d’entrepreneurship a changé sa vie. L’homme d’affaires de Clermont a confirmé s’être découvert lui-même, autant au sujet des actions qu’il pouvait poser auparavant en entreprise que de la façon de les concevoir aujourd’hui. « Avant, si je perdais un client, cela pouvait m’empêcher de dormir. Aujourd’hui si je le perds parce qu’il ne veut pas venir à mon prix, selon nos analyses, nous le perdrons à court terme mais il reviendra lorsqu’il aura compris pourquoi nous étions les meilleurs. Nous sommes justes envers nos clients, selon notre vision ».

Pour Frédérick Tremblay, embaucher trop vite et s’obstiner qu’on a raison ne mène à rien. « Trop souvent, puisque nous sommes dans un domaine d’une grande rareté de la main-d’œuvre, la restauration, nous y allons trop vite et cela nous sert mal. Aussi, il faut écouter nos gens afin de trouver les bonnes solutions, tout comme les bons noms pour nos produits ».

Pascal Harvey, de la Société d’aide et de développement des collectivités, semblait fier de constater l’audience composée de nombreux jeunes, une relève qui se pointe et manifeste le besoin d’agrandir son réseau.

Le tout a pris fin par une dégustation de vins et fromages, au plaisir de tous…

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