Raccrocher, une journée à la fois! Le projet École-communauté: donner le goût de réussir

Par Emelie Bernier 2 mars 2016
Temps de lecture :

Renée-Claude Tremblay m’accueille dans un tout petit bureau sans fenêtre. C’est elle qui a approché le Charlevoisien pour qu’on parle « enfin » de ces quelques centaines d’élèves dans la marge qui fréquentent le Centre d’éducation des adultes de Charlevoix, à Baie-Saint-Paul et à La Malbaie. « Parce qu’il se passe aussi des belles choses dans nos pavillons.»

Inspirée par des initiatives similaires ailleurs au Québec, Renée Claude Tremblay a milité très fort, avec son équipe, pour que le projet École communauté voit le jour dans la région.  Certaines personnes, comme l’organisateur communautaire maintenant retraité Richard Kègle, le technicien en éducation spécialisée Olivier Rochette et l’ancien agent de développement de la CSC Jonathan Cloutier, ont cru au projet et l’ont fait avancer, chacun à leur façon. « Olivier l’a rêvé et conçu avec moi, Richard nous a encouragé à cesser de travailler en silo et Jonathan a fait beaucoup pour le financer », résume Mme Tremblay. Des programmes communautaires scolaires existent un peu partout. « On a regardé ce qui se passe ailleurs. Ça  nous a convaincu de foncer et, avec l’aide d’un comité de partenaires, on a réussi à faire un montage financier pour lancer le projet pilote. Les résultats dépassent nos attentes! », se réjouit-elle.

Ces partenaires, ce sont la Commission scolaire de Charlevoix, les ATI (Approche territoriale intégrée) des 2 MRC, le CIUSSS, via Cap Jeunesse, Forum Jeunesse et Groupe Action Jeunesse.  « C’est génial, car tous les organismes ont travaillé ensemble dans un même but. Ici, on a  choisi d’appeler le projet École communauté et l’objectif numéro un est de dynamiser la vie étudiante. Pour y arriver, on a embauché une ressource mobile qui fait le lien entre le communautaire et le scolaire et ça,  pour chacun des deux pavillons de formation. C’est à cette ressource qu’à été confiée la tâche de soutenir toutes les initiatives inscrites au plan d’action », résume Mme Tremblay.

Magali Murray occupe le poste à La Malbaie et Valérie Boulet à Baie-Saint-Paul. Elles y consacrent en moyenne 20h/semaine. Elles ont monté une programmation d’activités, travaillent à dynamiser le Café des Cimes et le local de pause à Baie-Saint-Paul, invitent régulièrement des représentants d’organismes communautaires à rencontrer les élèves… Elles ne se tournent pas les pouces et ce ne sont pas les projets qui manquent.

Un fond d’urgence a aussi été mis en place pour aider les élèves qui n’auraient pas les moyens de payer les frais d’inscription, les livres, ou même l’essence pour se rendre à l’école… « On donne aussi des coupons d’épicerie », ajoute Renée-Claude Tremblay, glissant que les conditions de vie de certains élèves qui fréquentent ces écoles ne sont pas toujours faciles. «Il y en a qui n’ont pas les moyens de manger, ils ne déjeunent pas,  ne dînent pas. Dans l’est, c’est un milieu encore plus défavorisé.  Il y beaucoup de clientèle avec des problèmes financiers et de nature personnelle… ça peut être un frein a la poursuite de leur cheminement… » Voilà pourquoi, s’ils mettent le pied à l’éducation des adultes, il faut les y retenir!

«L’éducation des adultes, ce n’est pas moins bien que le parcours régulier, c’est seulement un parcours scolaire différent. On offre entre autres aux élèves un enseignement individualisé. Plusieurs élèves nous disent être plus motivés, car ils ont l’impression qu’on croit réellement en leur potentiel de réussir. En dynamisant la vie étudiante, on contribue aussi à leur persévérance scolaire en rendant leur milieu de vie plus agréable », conclut Renée-Claude Tremblay. 

Partager cet article