Achat local

Par Dave Kidd 9 Décembre 2015
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D’après vous, vos cadeaux de Noël vont permettre de consolider combien d’emplois dans la région? Est-ce que votre entreprise possède les atouts pour attirer et retenir captive sa clientèle dans Charlevoix? Cette question de l’achat local, tout comme Opération Nez rouge, revient au cœur de l’actualité en décembre.

Pardonnez-moi, je me confesse, j’ai déjà acheté des trucs à l’extérieur de la région. Je pourrais récidiver si je ne trouve pas ce que je cherche ici. Seconde confession, je ne suis pas indépendant de fortune. Comme la plupart d’entre vous, je consulte les circulaires, je m’informe avant de conclure une transaction et je tente toujours d’en obtenir plus pour mon argent.

Aujourd’hui, les consommateurs sont mieux informés. L’achat en ligne progresse de façon exponentielle. Les tendances et les modes changent en un temps record. Ce qui est tendance ce matin ne le sera plus demain. Si c’est devenu un art de dénicher les bonnes affaires, imaginez comment on doit user d’imagination pour les offrir.

Le raisonnement de plusieurs sur l’achat local se résume trop souvent à « ils ont juste à me le vendre au même prix qu’à Québec » tandis que la réplique utilisée est « mais vous ne comptez pas le gaz, l’usure du véhicule et le lunch ». Oubliez ces deux phrases, nous sommes rendus  en 2015.

Demandons-nous plutôt jusqu’où pousser les réflexions. Demandons-nous ce que nous pouvons faire pour notre région. Si personnellement ça ne vous choque pas de constater la fermeture d’une boutique, allez à la page suivante. L’achat local traduit une question économique, mais aussi  une question d’engagement. Qu’est-ce qu’on peut faire pour Charlevoix est la question à se poser. Cela ne veut surtout pas dire de se fermer les yeux et de payer un article trop cher juste pour dire « J’ai fait ma part ». Ça signifie faire les efforts pour trouver cet article ici.

Une fermeture ne s’explique pas par une seule raison. De multiples facteurs mènent à la clé dans la porte. Le manque de support des consommateurs en est une. Ce ne sont pas tous les commerces qui seront sauvés par l’achat local. Toutefois, si on passe devant un établissement sans même se donner la peine d’entrer pour voir ce qu’il vend, on commence à assister à des ventes de fermeture.

La croyance populaire voulant que tout soit moins cher à Québec est tellement fausse. Grande surface ou pas, vérifiez les prix, vous constaterez que bien souvent les économies ne sont pas au rendez-vous.

Voici deux faits vécus. Ma copine voulait un bois  no1 rose (bâton de golf) pour son anniversaire. Notez que la couleur était TRÈS importante. Je l’ai vu en vente dans de multiples boutiques spécialisées offrant soi-disant les meilleurs prix. Je l’ai acheté ici à meilleur prix et j’ai encouragé quelqu’un du coin. Ce lundi, je me présente dans un commerce X pour acheter Y – Noël approche je ne peux pas être précis – mais l’article n’est pas en magasin. La dame le commande et Y me reviendra exactement au même prix que si je l’avais acheté à Québec.  Quand on se donne la peine de chercher…

Internet a aussi modifié « le magasinage ». Il y aura toujours un beau-frère qui aura payé moins cher. Il a le droit de croire tout ce qu’il voit sur Facebook.  Mais sachez que nos commerçants restent négociables. Encore faut-il  prendre le temps de leur parler.

Oui, les commerçants ont aussi un bout de chemin à faire. Se questionner, être imaginatifs, oser des choses, se renouveler, afficher ce dynamisme d’affaires. Certains ont compris et savent qu’Internet et les médias sociaux sont aussi essentiels que le téléphone aujourd’hui. Si on ne vous voit pas, personne n’ira vous voir.

L’été dernier, Marie-Josée Lavoie de MaboutiqueMonstyle a écrit sur son blogue « Ma région se vide ». Son constat sur le déclin de la région, la perte de vitalité économique et l’achat local a fait du bruit et semble avoir éveillé certaines consciences. Les étudiants du CECC ont saisi le message en tenant des activités de sensibilisation, créant même la page Facebook « Achetons dans Charlevoix ». Plus de 1000 personnes suivent la page. Voilà deux bonnes initiatives.

Maintenant, je ne comprends pas encore pourquoi, dès la mi-novembre, une mégacampagne promotionnelle n’est pas lancée. Chambre de commerce, SDC de La Malbaie, Association des gens d’affaires de Baie-Saint-Paul, bref, il faudrait réunir tous ceux qui voudraient embarquer et se donner la main pour inonder les médias, miser sur les produits régionaux, nos vraies vedettes locales. La population se dit fière quand débarque la visite de valoriser nos produits du terroir intégrés aux menus. Pourquoi alors ne pas afficher autant de fierté et d’éloges au sujet de nos commerçants?

Rien ne se fera par magie si nous souhaitons relancer l’achat local. Plus nous encouragerons nos commerçants, plus ils contribueront au développement d’un Charlevoix fort et dynamique. Il faut être deux pour danser un tango…

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