Claudine Emond et Steven Gravel sont amers et déçus du MTQ
Par Dave Kidd
Claudine Emond n’en revient tout simplement pas du contenu du rapport du ministère des Transports du Québec concernant la gestion des événements entourant l’accident de son conjoint et d’un de ses amis le soir où les restants de l’ouragan Irène ont frappé Charlevoix.
« C’est un rapport pour me faire fermer la gueule parce qu’il [le MTQ] me trouve tannante. Il n’y a rien dans ce document de six pages qui montre que le MTQ a tiré des leçons de ce qui s’est passé dans la nuit du 29 août 2011. Je m’attendais à plus. J’étais tellement en colère après l’avoir consulté le 14 avril dernier. C’est une cochonnerie. Il n’y a aucune recommandation dans la note ministérielle. Un rapport bâclé qui n’explique pas pourquoi le MTQ n’était pas prêt à faire face à cette situation », dit-elle.
Claudine Emond s’attendait à devoir se taper une volumineuse brique. Pourtant, il s’agit d’« un document de six pages dont trois présentent des photos des lieux de l’accident. Aucun blâme, ni explication ni recommandation. Rien pour éviter la répétition d’un pareil accident. Le MTQ sait qu’il ne peut pas être poursuivi. Pourquoi ne reconnait-il pas que quelque chose n’a pas fonctionné cette soirée-là? », demande-t-elle.
Elle dit aussi avoir fait sa propre enquête pour comprendre. Elle mentionne avoir appris que le MTQ aurait pu faire appel à huit travailleurs supplémentaires cette soirée-là. Seulement quatre étaient en service. « L’hôpital de La Malbaie et la Ville avaient déclenché leur protocole. Je suis convaincue que le responsable du MTQ s’est posé des questions dans les jours qui ont suivi », dit-elle aussi.
Le contenu du document semble avoir rouvert une plaie plus que d’avoir aidé à la cicatriser. Steven Gravel quitte même la cuisine pour sortir à l’extérieur durant l’entrevue. « Tu ne peux pas tourner la page avec un rapport de même. C’est l’ost… de niaisage. Je me suis sentie ‘rejet’. J’ai développé de la rage pendant quatre ans », confie Claudine Emond.
La version écrite du rapport, incluant la note ministérielle, Claudine Emond la veut encore. Elle s’est tournée vers la Loi sur l’accès à l’information pour en obtenir une copie.
Le couple en a gros sur le cœur. Pour Claudine et Steven, cet accident était évitable. La route aurait dû être fermée avant que les eaux n’ouvrent la 138 et que leur voiture tombe dans une crevasse. Gravel et son ami Hovington ont subi de graves blessures. Ils ont été tirés in extrémis de leur véhicule en flamme. Deux hommes ont d’ailleurs été honorés par le gouverneur général du Canada en recevant la Médaille de la bravoure pour leur avoir sauvé la vie.
