L’Hebdo en cavale: la luge, retour en enfance garanti

Par Gilles Fiset 24 mars 2015
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Wouhou!!! C’est le cri que l’on pousse tous lorsque, tout jeune, on descend les pentes enneigées à vive allure sur un traîneau de plastique ou une belle luge en bois pour les plus chanceux! Je me suis privé pendant un nombre incalculable d’années de ce plaisir jusqu’à ce que l’on me propose d’essayer la piste de luge du Massif. Mon cœur d’enfant n’a pu résister.

Pour avoir accès à l’impressionnante piste de luge du Massif de Charlevoix qui s’étend sur pas moins de 7,5 km (oui, ça fait différent de glisser à partir du haut du banc de neige devant la maison), pas question de se farcir la montée à pied ou en raquettes si on ne se sent pas les jambes prêtes pour une telle épreuve. D’énormes autobus, montés sur chenilles, peuvent nous emmener en haut de la montagne. Dans mon cas, la décision fut rapidement prise en faveur de ce moyen pour me rendre en haut de la piste. Chemin faisant, les guides nous expliquent le tracé de la piste et les endroits où l’on doit se montrer prudent le long de la descente. Disons que certains virages sont plutôt secs.

Arrivés en haut, un guide nous prend en charge et explique le maniement de la luge, ce véhicule qui va nous permettre de faire un petit voyage dans le temps. Comme je prends quelques photos pendant son discours, je n’ai pas tout compris les explications et, en plus, je suis le dernier à partir. La luge de bois pourvue de patins de plastique s’élance sur la piste et… pouf! Je prends un bain de neige. Je repars, confiant, et…repouf! Notre jeune monitrice, qui doit rester en arrière pour fermer la marche, m’explique avec beaucoup de gentillesse que c’est probablement la luge qui a un léger défaut et échange de véhicule avec moi. Je m’installe et m’élance de nouveau et… pouf! … pouf! Et encore pouf!  La guide et moi venons de comprendre que ce n’est pas le véhicule le problème! Pour me donner une chance de rejoindre le reste du groupe qui commence à prendre beaucoup d’avance, elle accroche nos deux luges ensemble pour me diriger. Elle me dit poliment que, de toute façon, elle a besoin de poids car « elle est trop légère ». J’étais heureux de savoir que j’allais au moins servir à quelque chose dans la descente!

En glissant ainsi à deux, j’ai pu observer sa conduite avec l’un ou l’autre pied pour se diriger ou tourner. La jeune femme était une vraie experte et nous avons réussi à nous rendre au chalet situé à mi-piste, sans que j’aie à prendre un autre bain de neige.

Dans le chalet, c’est le luxe. On peut s’asseoir près d’un poêle déjà chaud pour faire sécher ses vêtements trempés en dégustant un chocolat chaud ou un bouillon de poulet fumant. Un des guides de luge d’un autre groupe s’arrête pour parler avec nous et compter quelques-uns de ses exploits. « Moi, je peux faire plusieurs tours complets de 360 degrés dans les descentes sans perdre le contrôle », me dit-il. Moi aussi j’ai fait plusieurs tours complets, pensai-je, mais pas dans le même sens. Moi, c’était cul par dessus-tête et en perdant le contrôle totalement, me suis-je dit.

Puis, c’est l’heure de repartir pour la glisse, seul. Je m’élance alors beaucoup plus sereinement grâce à mes leçons de conduite. Et je file… Mes pieds freinent ou font tourner la luge de plus en plus habilement à mesure que je descends jusqu’à ce que… Boing! Dans un filet. En effet, la sécurité des  sportifs est assurée par des filets lors de virages trop prononcés ou dans des endroits où il pourrait être dangereux de sortir de la piste. Les imprudents sont protégés… ainsi que les mauvais conducteurs.

Durant cette deuxième moitié de piste, je goûte vraiment au plaisir de la glisse, à cette extase qui vous prend quand le vent vous fouette le visage et que la vitesse vous grise, jusqu’à me mettre à crier wouhou!!!

 

 

 

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