Les quatre derniers artistes du Sympo à présenter

Par Gilles Fiset 26 août 2014
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Pour la dernière semaine, nous vous présentons quatre artistes de ce 32e symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul. Nous vous invitons à venir les rencontrer pour bénéficier du privilège de les connaître et pour vous laisser emporter par leurs passions et leurs talents.

The Two Gullivers

L’œuvre, c’est l’occupation du temps

Originaire d’Albanie, The Two Gullivers tire son nom d’un personnage littéraire. « Nous avons décidé d’adopter ce nom, car Les voyages de Gulliver est un des films que l’on a vus durant notre enfance en Albanie et c’est un symbole du voyage, de la découverte, de celui qui est toujours étranger et qui va découvrir l’ailleurs », explique Besnik Haxhillari qui, avec Flutura Preka, compose le duo artistique.

Les deux artistes, partenaires dans le travail et dans la vie, sont venus avec leurs trois enfants au Symposium pour faire de l’art performatif. Ce dernier est une forme d’art visuel dans laquelle la façon de remplir le temps par les artistes est l’œuvre en soi, d’où le lien avec la thématique de ce 32e Symposium.

Le travail des Two Gullivers a trois plans. Une série de dessins préparatoires et d’installation d’abord, puis les performances comme telles et finalement l’implication familiale, car la présence des enfants est une forme de performance familiale pour de Two Gullivers.

José Luis Torres

La patine du temps

Cet argentin d’origine s’est installé au Québec depuis 2003. Il vit et travaille à Montmagny et ses œuvres ont été présentées dans des expositions en Europe et en Amérique.

« J’aime prendre des objets du quotidien, mais qui sont négligés et laissés de côté. Moi je leur trouve un potentiel esthétique très fort parce qu’ils ont un vécu. Ils nous comptent une histoire. J’aime détourner le sens originel de l’utilisation de l’objet pour le mettre dans un contexte politique ou critique ou encore qui fait appel à une certaine culture locale jusqu’à réveiller les souvenirs des gens », affirme M. Torres.

Le travail de l’artiste d’origine sud-américaine est lié à la thématique du Symposium de par les marques du temps que laisse l’usure des objets qu’il utilise pour créer ses œuvres, mais aussi par le fait de travailler dans le temps imposé par le Symposium, c’est-à-dire dans le mois de laboratoire de l’événement artistique.

Simon Bertrand

Le temps du travail

Les œuvres de Simon Bertrand ont été exposées dans diverses galeries au Québec. Il s’affaire, tel un moine copiste médiéval, à retranscrire les principales œuvres littéraires qui ont marqué l’occident comme l’Odyssée d’Homère ou La Bible. Cependant, c’est sur une seule et même toile par livre retranscrit que le texte est entièrement copié. « Pour que celui qui regarde la toile puisse voir le livre en entier », dit-il.

Le lien avec la thématique se trouve, selon l’artiste, dans le fait que les retranscriptions sont écrites à la main. Il y aurait donc un temps vécu humainement pour copier le livre. Le deuxième lien que Simon Bertrand fait avec le temps ce sont les repères qu’il laisse sur les pages de l’œuvre originale pour savoir où continuer une prochaine fois.

Conor Fagan

Le temps de l’inconscient

Originaire de Baltimore, Conor Fagan vit maintenant à Halifax. Ses œuvres sont exposées dans différents lieux au Michigan, à Montréal et Halifax.

« Mes peintures sont une véritable collection de significations et d’intérêts. Dans celle que je fais ici au Symposium, il y a quatre significations soit l’automatisme dans le mouvement sur le médium pour délimiter les formes, l’application de couleurs qui vont de mon corps, mes mains, à mon esprit, le résultat du dialogue entre le subconscient et le conscient et finalement la naissance de mon fils, car c’est avec sa conception que j’ai commencé à peindre de cette façon », explique l’artiste.

Conor Fagan lie son travail à la thématique du Symposium au travers de l’usure faite par le temps sur les objets qui lui servent de modèles, inconsciemment ou non, pour son travail. Ce dernier étant d’ailleurs une représentation de ce qui émerge consciemment de son inconscient durant le temps du Symposium.

 

 


 

 

 

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