L’Isle-aux-Coudres citée en exemple

12 juin 2014
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Au tour de l’Isle-aux-Coudres aujourd’hui de faire parler d’elle à la Commission Charbonneau, mais comme un exemple où un projet a été « bloqué » par un parti au pouvoir faute d’allégeance avec la firme de génie conseil qui le pilotait.

Dans son témoignage à la Commission Charbonneau, l’anonyme « Témoin A » a cité l’Isle-aux-Coudres afin de démontrer l’importance des liens entre une firme de génie conseil et le parti au pouvoir.

À l’emploi de la firme BPR, le Témoin A, explique que le projet d’infrastructures d’approvisionnement en eau potable de l’Isle-aux-Coudres avait fait l’objet d’une annonce officielle à la veille des élections du printemps 2003. Le député de l’époque, Rosaire Bertrand, était alors ministre de la Capitale-Nationale. Mais avec ces élections, « le gouvernement a changé », passant aux Libéraux. Pendant ce temps, la firme BPR finalise le projet de l’Isle-aux-Coudres qui passe de 24 à 27 millions $.

BPR avait repris ce projet d’approvisionnement en eau potable et d’infrastructures d’aqueduc et d’égouts en 1998. Auparavant, la municipalité de l’Isle-aux-Coudres travaillait avec Roche pour régler son importante problématique d’approvisionnement en eau potable.

 « Il manquait à peu près 3 millions $ dans la promesse d’aide (du ministère des Affaires municipales) », raconte le Témoin A. « Après huit ans de pouvoir péquiste, par les liens et la réputation de BPR qui était près du PQ, on a eu de la difficulté (a obtenir le reste du financement). Le projet était comme bloqué au cabinet du ministre des Affaires municipales. Il a fallu travailler fort politiquement pour faire valoir la nécessité de ce projet-là », raconte le témoin qui a ajouté que « c’est un exemple très précis où un projet qui avait reçu l’admissibilité et qui manquait d’argent était remis en question par le parti au pouvoir. Pourtant, Rosaire Bertrand avait gagné ses élections dans Charlevoix, il était député. »

Si le « projet s’est fait », le Témoin A explique que ça « a pris quelques mois » à BPR « pour retisser les liens » avec le gouvernement suite à l’arrivée au pouvoir du gouvernement de Jean Charest.

Ce témoin clé a notamment expliqué comment se tissait les liens avec les haut fonctionnaires de ministères et élaboré sur la procédure entourant les voyages de pêche et de chasse de BPR, auxquels étaient invités des élus municipaux et provinciaux ainsi que des hauts fonctionnaires du gouvernement.

Le témoin a aussi déclaré à la Commission Charbonneau que les liens entretenus avec le pouvoir politique par les firmes de génie conseil étaient comme « une police d’assurance, une taxe. Ça fait partie du budget du développement des affaires des entreprises ».

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