Commission Charbonneau: Ernest Murray a demandé 10 000 $ à Roche

9 juin 2014
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 De passage à la Commission Charbonneau lundi matin, l’ancien attaché politique et responsable du bureau du Parti québécois dans Charlevoix, Ernest Murray, a admis avoir demandé 10 000 $ à un ingénieur de chez Roche pour compléter le financement de la campagne électorale de Pauline Marois en 2008.

Dans son témoignage, celui qui a travaillé pour l’ex-député Rosaire Bertrand et l’ex-députée Pauline Marois a expliqué la façon dont se faisaient les activités de financement pour le Parti québécois dans Charlevoix.

En 2008, l’ancien directeur du bureau de Pauline Marois explique qu’il était « en situation difficile » et éprouvait des difficultés à recueillir des dons. Il s’agissait d’une troisième élection à financer en 18 mois. « J’avais secoué le pommier et il ne tombait pus de pommes », a-t-il imagé. « Je regardais qui pouvait m’aider. J’ai contacté quelqu’un de la firme d’ingénieur Roche. » Une « bonne connaissance » qui l’aurait aidé à trouver les 10 000 $ manquant.

Ce témoin, dont le nom sera rendu public lors de son passage à la Commission Charbonneau, lui aurait dit avoir la somme, mais avoir besoin « de noms ». M. Murray lui a fourni trois noms de gens de l’entourage de l’ancien député Rosaire Bertrand. Ces trois personnes auraient été informées de la démarche. Les trois prête-noms n’auraient au final pas été utile et Roche aurait fourni la somme demandée.  

M. Murray, qui a participé entre 15 et 20 campagnes de financement et de recrutement de 1994 à 2010, a précisé que c’était « la première fois » qu’il « demandait 10 000 $ ». Habituellement, la vente de cartes de membre et pour des activités de financement populaires avec retour d’impôt suffisaient, selon lui. « Ce ne sont pas des affaires dont on est fier », a-t-il dit à la Commission, expliquant avoir informé Mme Marois de la demande adressée à Roche. « C’est une bonne personne (Mme Marois). Elle ne réprimandait pas. (…) Elle a été mise devant le fait accompli, c’était ma responsabilité », a ajouté M. Murray.

À l’avocate du Parti québécois qui lui demandait si la directive de s’adresser à Roche venait du Parti québécois, M. Murray a précisé qu’il n’avait « pas été autorisé » à faire cette demande et qu’il avait fait cette démarche de son propre chef, « par orgueil », afin d’atteindre ses objectifs de financement.

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