Politique de souveraineté alimentaire: pour une assiette aux couleurs du Québec

Par Emelie Bernier 22 mai 2013
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Produit, patrimoine, potentiel, pérennité : voilà les quatre mots d’ordre de la première politique de souveraineté alimentaire gouvernementale que le PQ met de l’avant afin que le Québec mange québécois.

 

Pauline Marois n’était pas peu fière de faire l’annonce de cette politique audacieuse dans la région qui l’a élue, Charlevoix. «Il n’y a pas de meilleur endroit à mes yeux pour dévoiler cette politique qui aura une importance déterminante pour tous les Québécois », a clamé la première ministre en prélude à l’annonce qui s’avère le point culminant de sept ans de travail et qui fait notamment suite au rapport Pronovost sur l’avenir de l’agriculture commandé par les libéraux de Jean Charest en 2008.

La première ministre a rappelé que 450 000 emplois sont liés à l’industrie alimentaire dans la province, une industrie qui représente 7 % du produit intérieur brut. « Nous voulons que la proportion  des aliments du Québec consommé par les Québécois passent de 33 % à  50 %. Chaque point représente 75 millions de $. On a du chemin à faire, on va le faire ensemble. Ce qu’on annonce aujourd’hui est un virage dans l’histoire de cette industrie qui fait partie de notre identité», a scandé la première ministre avec enthousiasme.  Elle s’est accordé le droit de faire deux annonces importantes liées à la politique,  soit une bonification de 3 800 000 $ de l’aide à la relève.

 

 La subvention à l’établissement passera de 40 000 $ à 50 000 $, tandis que la subvention au démarrage passera de 10 000 $ à 25 000 $. Le chiffre d’affaires minimal pour l’admissibilité à ces programmes a aussi été revu à la baisse, passant de 50 000 $ à 30 000 $. «Je suis très fière des jeunes femmes et jeunes hommes qui font le choix exigeant d’une carrière dans le monde agricole, je veux que nous soutenions cette relève», a commenté la PM.

 

Des tarifs préférentiels d’hydroélectricité seront offerts aux producteurs en serre.  « Certains pourront passer du mazout à l’électricité. Pour d’autres, ça va permettre de produire sur une plus longue période. Ce sont non seulement des gains environnementaux, mais des gains économiques », a salué Mme Marois.

C’est François Gendron, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et vice premier ministre, qui a piloté cet important projet de politique. C’est aussi lui qui en a révélé les grandes lignes devant un parterre bondé.

 

« Je ne le répéterai jamais assez souvent, c’est une politique gouvernementale, qui n’est pas sectorielle. C’est important de s’en rappeler pour être exigeant. Tout le monde sera appelé à faire sa part », a expliqué M. Gendron, expliquant que son gouvernement prêchera par l’exemple en dotant les institutions sous sa coupe (santé, éducation) d’une politique d’achat local. Une Table permanente de concertation regroupant 22 partenaires du bioalimentaire québécois a d’ailleurs été créée pour apporter de l’eau au moulin et faire avancer la politique de souveraineté alimentaire. «Le succès de la politique repose sur la capacité du milieu à se concerter », croit fermement le ministre Gendron. 

 

Occupation dynamique du territoire, valorisation du potentiel économique du secteur, développement durable et identité des aliments du Québec sont les quatre grands axes de la politique  de souveraineté alimentaire dont l’intégral peut être consulté au www.mapaq.gouv.qc.ca/PolitiqueSA.

 

 

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