La région satisfaite

Par Emelie Bernier 22 mai 2013
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Charlevoix accueille favorablement la politique de souveraineté alimentaire annoncée par le Parti québécois. Pour les agriculteurs, les transformateurs et les intervenants du milieu économique, il y a là matière à se réjouir.

 

 « Je pense que les grands principes épousent les réalités de notre région. Les producteurs, les produits de Charlevoix sont bien positionnés et on a un bon modèle de développement d’affaires doublé d’une bonne relation avec le réseau municipal pour conserver et protéger notre territoire. Ça va en lien  avec la politique présentée », estime Jean-Raphaël Bouchard, de la Ferme Lamarre à Baie-Saint-Paul, représentant de l’UPA pour Charlevoix-Ouest.

 

Il est agréablement surpris de constater que les balises pour le soutien à la relève ont été corrigées. «Ça fait des années que le monde agricole fait des représentations pour dire que les montants pour la relève ne sont pas en concordance avec les besoins. C’est un plus », croit M. Bouchard. Jean-Claude Junior Tremblay, digne représentant de la relève agricole charlevoisienne, abonde dans le même sens. « C’est une bonne nouvelle pour nous, un coup de pouce dans un secteur qui évolue et où il faut suivre la cadence », commente le jeune éleveur de bovins de boucherie.

 

«Il y a  de beaux outils de développement, chaque mesure est intéressante. Reste à voir comment ça va se décliner», croit pour sa part le directeur général du CLD de Charlevoix, André Simard.  Il apprécie particulièrement le souci accordé au foncier. « C’est important de contrer la spéculation, car il n’y a plus un jeune qui a les moyens de s’acheter une terre », analyse-t-il. Il apprécie que l’annonce ait eu lieu dans Charlevoix. « Ils ont choisi une petite région, axée sur le terroir, plutôt que de faire ça dans le Centre du Québec. C’est bon signe, je crois », lance M. Simard.

 

Le propriétaire de la Microbrasserie Charlevoix Frédérick Tremblay voit d’un bon œil la politique, mais soulève des préoccupations,  notamment en ce qui a trait à la distribution des produits comme le sien. «Ce qu’on demande d’une politique, c’est qu’elle serve de levier. Il y a plein de belles choses, mais pour que ça marche, il faut que le consommateur ait accès aux produits. C’est le nerf de la guerre pour les artisans », analyse-t-il, pointant du doigt certains monopoles dans le secteur de la distribution et un accès limité à la vente en ligne pour les produits alcoolisés, par exemple.

 

Des projets de loi viendront appuyer la nouvelle politique. Jusqu’à présent, aucune mesure coercitive n’est prévue pour imposer l’achat local, mais les institutions pourraient composer bientôt avec de nouvelles règles.  

«Plus on a de personnes de notre entourage qui consomment nos produits, mieux c’est. C’est une première marche si les consommateurs québécois attribuent de la notoriété à ce qui se fait ici. C’est ce qui va distinguer l’agriculture québécoise ! », de conclure Jean-Raphaël  Bouchard.

 

 

 

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