Journée internationale contre l’homophobie: un vaccin contre le virus de la cyberhomophobie svp

Par Emelie Bernier 10 mai 2013
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Chaque semaine, le mot « faggot », l’équivalent anglais de tapette ou de fif, apparaît sur twitter jusqu’à 250 000 fois. Si l’acceptation de l’homosexualité progresse, la cyberhomophobie ajoute une dimension incontrôlable à l’intimidation dont sont encore victimes plus membres de la communauté gaie et lesbienne.

 

 

« Combattez le virus Web de l’homophobie dans Internet et les médias sociaux », tel est le thème choisi cette année pour la Journée internationale contre l’homophobie qui aura lieu le 17 mai. « L’homophobie a trouvé un autre espace pour s’exercer », déplore la psychologue Chantal Pothier qui travaille auprès des jeunes pour le Centre de santé et de services sociaux de Charlevoix. Elle est à même de constater une évolution des mentalités et adopte une position optimiste. « ON évolue plus qu’on recule. Quand un jeune fait son « coming out », les réactions des pais sont de plus en plus « oui, et alors? » C’est un signe que les mentalités évoluent et que le travail de sensibilisation porte fruit.

 

Dans Charlevoix, le comité RADOS (Respect et acceptation de la différence liée aux orientations sexuelles) s’est donné justement donné comme mission la sensibilisation en invitant tous les milieux à afficher le logo de RADOS. Le travail dure depuis 10 ans.

Renée Claude Laroche, du Centre de prévention du suicide (CPS), insiste sur le fait que « ce n’est pas l’homosexualité qui va pousser au suicide, mais l’homophobie ». Si les statistiques sont rares, on sait tout de même qu’un tiers des jeunes intimidés présenteront des symptômes de dépression. « Les jeunes de la communauté LGBT (Lesbienne, gai, bisexuel et transgenre) ont plus nombreux à être intimidés. Ils ont 21 fois plus à risque de commettre des gestes suicidaires que le reste de la population. ON ne met pas tout sur le compte de l’homophonie, car on sait que le suicide est multifactoriel, mais c’est tout de même inquiétant », croit Mme Laroche.

 

Après 10 ans,  l’action du groupe RADOS, initié par le CPS,  demeure pertinente selon elle. Cette année, le comité a fait appel aux municipalités afin qu’elles adoptent une résolution d’appui à RADOS et deviennent elles-mêmes des  milieux RADOS. 12 municipalités sur 13 ont accepté de le faire. «En somme,  un milieu RADOS s’engage à ne plus tolérer d’actes homophobes. En affichant les couleurs du comité dans leurs bureaux, ils manifestent leur ouverture », résume Cassandre Lessard, de Forum Jeunesse, qui siège aussi sur le comité RADOS.

 

Des commerces, des organismes communautaires, le centre de santé et de services sociaux, de nombreuses écoles et autres milieux ont déjà signé leur déclaration milieu RADOS. «ON sait que parfois, ça a aidé des gens à dévoiler leur homosexualité dans leur milieu professionnel. C’est un impact concret », de conclure Renée-Claude Laroche.

 

Des activités sont prévues dans le cadre de la Journée internationale. Le Ciné-Club de Baie-Saint-Paul et les Filmanthropes présenteront le film Tomboy le 21 mai à 19h30 à la bibliothèque René-Richard de Baie-Saint-Paul.  L’accès est de 5$. Le 14 mai, une représentation du cinéma-forum H… muet aura lieu à la Salle Desjardins du centre communautaire de La Malbaie à 19h. S’adressant spécifiquement aux parents d’adolescents, ce cinéma-forum est cependant ouvert à tous. Veuillez confirmer votre présence au 418-665-1075 ou gajcharlevoix@hotmail.com.

 

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