Disparition de Germain Gaudreault: la famille lance un dernier appel

27 février 2013
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Sept après la disparition de Germain Gaudreault, ses proches lancent un dernier appel au public pour trouver des informations qui leur permettraient de trouver une réponse et tourner la page.

« Ça va faire sept ans que mon frère est disparu. Nous imaginons bien qu’il peut être décédé, mais ma mère sentait le besoin de renouveler la mémoire des gens pour essayer de trouver un indice. On ne peut pas passer à autre chose, on ne peut pas refaire notre vie, parce qu’on ne sait pas ce qui lui est arrivé », confit Patricia Gaudreault.

C’est à la demande de la famille que la Sûreté du Québec (SQ) de la MRC de Charlevoix-Est a relancé la semaine dernière l’enquête sur la disparition de Germain Gaudreault. Sa voiture, un Plymouth blanc 1997, a été retrouvé au quai des Escoumins le 26 août 2006. La même journée, des témoins relatent avoir vu l’homme de 30 ans roulant sur la route 138.

La famille admet avoir « pris tout son courage pour retourner voir la SQ », elle qui ne peut se résoudre à la thèse du suicide. « Il y a des choses nébuleuses qu’on ne comprend pas. Pourquoi les Escoumins? Pourquoi son auto a quitté le quai entre 21 h 30 et 22 h?  On a fouillé le coin pendant un mois. On a rien trouvé. Pas de vêtement, rien », relate sa sœur Patricia Gaudreault, qui à elle-même croisé son frère à Saint-Hilarion la journée de sa disparition alors qu’ils avaient prévu se voir chez lui à Québec. Des appels téléphoniques silencieux et les angoisses du cadet de cette famille de quatre enfants alimentent aussi l’ambivalence de la famille Gaudreault, tissée serrée. Ses membres ont d’ailleurs passé des mois à le chercher et des années à étudier différentes pistes.

« Si par hasard il est en vie, que quelqu’un nous le dise », lance sa mère, Ginette Grenon-Gaudreault. « Des gens ont peut-être une information ou un détail qu’ils pensent anodins, mais qui pourraient suffirent à éclaircir le mystère », renchérie Patricia.

Enquête en suspend

Jusqu’à maintenant, la SQ n’a pus établir les causes de cette disparition, malgré notamment la participation de plongeurs et de l’Unité d’urgence. Le lieutenant Martin Denis, du poste de la SQ de Clermont, précise que la procédure de relance d’enquête est fréquente, puisqu’après sept ans, le processus de déclaration de décès se met en branle pour les familles de disparus. Il constate toutefois que « laisser un dossier en suspend, parce qu’il y absence d’éléments nouveaux, ce n’est jamais facile. »

Âgé de 30 ans au moment de sa disparition, M Gaudreault avait les cheveux bruns et les yeux verts. Il mesurait 1,68 mètres et pesait 68 kg. Toute information peut être acheminée de manière confidentielle à la Centrale de l’information criminelle de la Sûreté du Québec (1-800-659-4264).

« La pire douleur »

Depuis sept ans, la famille Gaudreault vit avec sa peine et ses questions sans réponse. « On essai de refaire notre vie, mais c’est impossible », déclare sa sœur Cathy.

Mère de quatre enfants, Ginette Grenon-Gaudreault trouve difficilement les mots pour expliquer sa douleur. « C’est une situation inhumaine. Je suis devenue orpheline à l’âge de 14 ans et c’est pire que ce que j’ai ressenti alors. »

Son mari, Bruno Gaudreault, constate quant à lui être rattrapé par la douleur. « Quand c’est arrivé, ma tête a sauté, j’étais pas là. Ça a duré un an. Maintenant, on dirait que les émotions me rattrapent », confit-t-il brièvement, les yeux humides. « Je trouve ça encore plus dur aujourd’hui je pense. Germain, il était toujours avec moi. On travaillait dans le bois ensemble. »

Pendant ces années de recherche et d’angoisse, la famille Gaudreault a trouvé beaucoup de support auprès de l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues (AFPAD), un organisme qu’ils réfèrent. « On a des rencontres, on s’aide mutuellement », précise Patricia. C’est d’ailleurs supportés par l’AFPAQ qu’ils ont entrepris cette ultime démarche, ce dernier cri du cœur. « Avant de tourner la page pour de bon, on pourra dire qu’on aura tout essayé », conclu M. Gaudreault.

 

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