La survie de la COOP de santé passe par le recrutement de 2000 membres

8 février 2013
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Pour survivre, la COOP de santé de Charlevoix doit plus que doubler son nombre de membres d’ici la fin de 2013, soit en dénicher 2000 de plus. 13 mois après sa création, elle entreprend une importante campagne de recrutement sur l’enjeu de la pénurie de médecin et de la prise de conscience citoyenne.

Selon le conseil d’administration de la COOP de santé, les 1300 membres actuels sont « nettement insuffisants pour penser pouvoir maintenir les services très longtemps. On a besoin de 2000 nouveaux membres pour payer nos infrastructures, les employés, les services », résume le directeur général sortant, Yvan Lapointe.

Et ce dernier pèse ses mots quant à l’avenir des trois cliniques de médecines familiales de Charlevoix-Ouest regroupées sous la bannière coopérative il y a 13 mois. « La situation est extrêmement préoccupante. Oui, l’accès aux médecins est universel. Par contre, si aucun citoyen ne fait sa part, nous serons vite confrontés à la possibilité de fermer nos cliniques. Si en 2013 la population ne se prend pas en main, il y a des risques importants qu’en 2014 nous n’ayons plus la capacité d’offrir des services de médecine familiale de première ligne. »

Pénurie de médecin

Fondée il y a 13 moins pour déjouer la pénurie de médecin dans Charlevoix-Ouest, la COOP de santé a permis le regroupement des cliniques familiales des Éboulements et des deux de Baie-Saint-Paul. En assurant les tâches administratives, la COOP libère les médecins qui peuvent augmenter le temps consacré à la pratique médicale. Elle est également un argument positif pour le recrutement de nouveaux médecins.

Mais suite au départ récent de confrères, les 11 docteurs membres de la COOP de santé et actifs dans les trois cliniques de médecine familiale du territoire doivent prendre les bouchées doubles. Les loyers versés par le petit groupe de médecins sont devenus insuffisants pour permettre à la COOP de boucler son budget, d’où le recrutement des nouveaux membres.

Le Dre Chantale Simard et ses collègues plaident pour la survie de la COOP. « Quatre médecins sont partis dernièrement, ce qui fait 2000 patients orphelins et 500 patients vulnérables. Ensemble, nous (les médecins) essayons de trouver des solution pour qu’il y ait le moins d’impact possible. Nous allons réussir, mais il va falloir que population comprennent bien qu’on a besoin du membership pour maintenir les activités médicale actuelles. Si on revient au point de départ avec une clinique privée, il y aura d’autres départs de médecins parque ce modèle étaient déjà devenu insoutenable. » 7000 personnes fréquentent les trois cliniques.

Campagne de recrutement

La COOP de santé, qui avait bataillé fort pour recruter ses 1250 premiers membres, repart donc en croisade pour en compte 2000 de plus. « On demande à tous ceux qui ont les moyens de devenir membre », lance M. Lapointe. « Si vous voulez qu’on continue d’avoir des cliniques médicales, on a besoins que tous ceux qui peuvent devenir membre de la COOP le fasse. Danss quelques années, avec les autres départ à la retraite chez nos médecins, nous n’aurons plus les moyens de faire marcher nos clinique. Il est grand temps de sortir la tête du sable. »

La part individuelle est de 90 $ et de 150 $ pour les familles, par année. Information : www.coopsantemrccharlevoix.com.

Nouveaux services et changement de garde

La COOP de santé de Charlevoix « n’attend pas après le ministère de la Santé pour régler la pénurie de médecins ». Parce que Charlevoix fait partie de la Capitale-Nationale, une région considérée en surplus d’effectif, le recrutement de nouveaux médecins est laborieux et laissé aux instances.

« On ne peut pas inventer des médecins, ça ne se commande pas par Internet. Mais on essaie  de trouver des solutions avec ce qu’on a actuellement », renchérit M. Lapointe. Ainsi, « l’offre de services encore très complète » de la COOP recevra un coup de pouce avec l’embauche d’infirmières supplémentaires. En doublant l’effectif, la COOP et ses médecins espèrent améliorer l’efficacité « de certains suivis pathologiques et évaluations ».

D’autres part, la COOP offrira un service de sans rendez-vous, ou semi-urgence, tous les jours avec le programme québécoise Bonjour santé. « À partir du 25 février, les gens pourront appeler la veille, à partir de 18 h, et choisir parmi les rendez-vous proposés par un système automatisé. Les gens n’auront plus à se déplacer tôt et à attendre des heures pour voir un médecin », résume M. Lapointe.

Lancé il y a un an au Québec, Bonjour santé est aujourd’hui disponible dans quelque 80 cliniques médicales à travers la province.

Enfin, il y a changement de garde à la direction générale de la COOP. Yvan Lapointe, qui caresse d’autres projets, passe le relais à Suzie Latreille. Il s’agit d’un poste à temps partiel.

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